lundi 4 juillet 2022

« Corrects », le billet de Maurice Ulrich



L’essayiste et chroniqueur Mathieu Bock-Côté a été choqué, il l’écrit, par «le débraillé revendiqué» des députés de la Nupes arrivant à ­l’Assemblée nationale. Pour lui, pas de doute, elles et ils ont voulu «faire peuple», oubliant que le peuple lui, «sait faire la différence entre une tenue de soirée et une tenue de barbecue». Sans doute. On remarquera cependant, à en juger par les photos, que le débraillé est tout relatif, qui se résume en gros au fait de porter des chemises au col ouvert. Mais quelle différence, écrit-il, avec les députés du Rassemblement national ­arrivés en costume cravate, les femmes en tailleur. Soit, c’est important la tenue. On accordera toujours plus de confiance à un grand patron familier de la fraude fiscale et des licenciements au costume bien coupé qu’à un jeune à casquette suspect de vols de scooters. Ça vaut à toutes les époques. Comme l’écrivait Paul Éluard à propos de Guernica, «casqués, bottés, corrects et beaux garçons, les aviateurs lâchent leurs bombes avec application».

 

 

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