Le camp présidentiel et la Nupes au coude-à-coude dans
les sondages. Le scénario était encore impensable il y a quelques mois. Au
lendemain de la réélection de Macron, ses lieutenants imaginaient leur victoire
aux législatives comme une formalité. Sept semaines plus tard, l’Élysée
convient qu’une défaite n’est « pas impossible ». Non seulement le président ne bénéficie d’aucun état de grâce, mais il
n’a plus le vent dans le dos. La dynamique est ailleurs, et il le sait,
concentrant désormais ses coups contre la Nupes, qui s’est imposée en quelques
semaines comme son principal adversaire. Sur la défensive, la majorité sortante
dégaine l’artillerie lourde et prédit le « chaos » si la gauche rassemblée sous la bannière de la
Nupes accède au pouvoir. À l’unisson avec l’extrême droite, à l’affût d’une
bonne boule puante à glisser dans les pattes de la coalition de gauche, elle
nous rejoue le refrain des chars soviétiques sous l’Arc de triomphe pour
affoler la bourgeoisie et le troisième âge, cœur de son électorat.
Caricaturale et violente sur les plateaux télé, la
cavalerie macroniste se montre pourtant moins courageuse quand il s’agit de
débattre projet contre projet, préférant une campagne aseptisée par des
bavardages creux. Les sujets qui fâchent, comme la retraite à 65 ans, sont
mis sous le boisseau. Seule boussole de la majorité en campagne : le chiffon
rouge de la « faillite » et la « ruine » en cas de victoire de la gauche. Un classique, somme
toute. Sauf que la cabale a du mal à prendre. Après cinq ans de macronisme,
l’État social et ses services publics se sont effondrés. L’hôpital est en
ruines. L’éducation nationale, à genoux. La fameuse « égalité des chances » chère à la Macronie, en panne sèche.
Le néolibéralisme a prouvé sa dangerosité face aux
crises climatiques et sanitaires, incapable de répondre aux besoins humains et
aux défis à venir. La jeunesse l’a bien compris, qui retrouve de l’espoir face
à cette dynamique politique inédite. Dimanche, pour la première fois, elle peut
voter pour gagner.
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