Tous les militants de gauche le savent : pour
changer le cours de l’histoire, il
faut des luttes et des élections. Si
les premières font défaut, ou si l’on rate les
secondes, la victoire a peu de chance d’être au bout du chemin. Côté luttes, le 1er Mai était un tour de chauffe contre les projets antisociaux
de Macron, retraite à 65 ans en tête. Les législatives, en revanche, sont
le dernier rendez-vous des urnes pour dévier le cap du quinquennat qui débute.
C’est maintenant que la gauche doit s’unir. Plus tard,
ce sera trop tard. Les ingrédients sont réunis pour saisir cette occasion
unique : la
conscience partagée de l’enjeu de ces législatives, la demande d’union et la
volonté des partis d’y répondre, le rejet que suscite la politique d’un Emmanuel Macron réélu par défaut, la détermination
à ne pas se laisser voler une deuxième fois le match après la présidentielle.
Enfin, l’espoir d’une victoire que beaucoup pensent à portée de main, avec une
gauche rassemblée en tête des sondages. Chacun est prévenu : il n’y
aura pas de pardon en cas d’échec.
Les négociations s’éternisent sous l’œil inquiet du
peuple de gauche. Bien sûr, mieux vaut prendre le temps de construire un bon
accord plutôt que de signer n’importe quoi ou, pire que tout, de claquer la
porte avant la fin. La responsabilité commune est immense. Personne ne peut
s’exonérer du chemin qui reste à parcourir en se retirant sur son Aventin. Même
la formation majoritaire. « Nous garantissons un groupe parlementaire à tout le monde. Qu’est-ce que je peux dire de plus ? » s’est agacé, dans les colonnes du Journal
du dimanche, Jean-Luc Mélenchon. Or, contrairement à ce
qu’assure le candidat à Matignon, à l’heure où ces lignes étaient écrites,
l’existence d’un groupe autonome – soit 15 députés sur 577 –
n’était pas assurée à chaque parti. Sans s’accorder sur cette exigence
minimale, la gauche va au crash. Il est temps de jouer franc jeu, en négociant
tous ensemble et non séparément, pour éviter de miser les uns contre les
autres.
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