dimanche 1 mai 2022

« Responsabilité commune », l’éditorial de Sébastien Crépel dans l’Humanité de demain.



Tous les militants de gauche le savent: pour changer le cours de lhistoire, il faut des luttes et des élections. Si les premières font défaut, ou si lon rate les secondes, la victoire a peu de chance d’être au bout du chemin. Côté luttes, le 1er Mai était un tour de chauffe contre les projets antisociaux de Macron, retraite à 65 ans en tête. Les législatives, en revanche, sont le dernier rendez-vous des urnes pour dévier le cap du quinquennat qui débute.

C’est maintenant que la gauche doit s’unir. Plus tard, ce sera trop tard. Les ingrédients sont réunis pour saisir cette occasion unique: la conscience partagée de lenjeu de ces législatives, la demande dunion et la volonté des partis dy répondre, le rejet que suscite la politique dun Emmanuel Macron réélu par défaut, la détermination à ne pas se laisser voler une deuxième fois le match après la présidentielle. Enfin, l’espoir d’une victoire que beaucoup pensent à portée de main, avec une gauche rassemblée en tête des sondages. Chacun est prévenu: il n’y aura pas de pardon en cas d’échec.

Les négociations s’éternisent sous l’œil inquiet du peuple de gauche. Bien sûr, mieux vaut prendre le temps de construire un bon accord plutôt que de signer n’importe quoi ou, pire que tout, de claquer la porte avant la fin. La responsabilité commune est immense. Personne ne peut s’exonérer du chemin qui reste à parcourir en se retirant sur son Aventin. Même la formation majoritaire. «Nous garantissons un groupe parlementaire à tout le monde. Qu’est-ce que je peux dire de plus?» s’est agacé, dans les colonnes du Journal du dimanche, Jean-Luc Mélenchon. Or, contrairement à ce qu’assure le candidat à Matignon, à l’heure où ces lignes étaient écrites, l’existence d’un groupe autonome – soit 15 députés sur 577 – n’était pas assurée à chaque parti. Sans s’accorder sur cette exigence minimale, la gauche va au crash. Il est temps de jouer franc jeu, en négociant tous ensemble et non séparément, pour éviter de miser les uns contre les autres.

 

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