La guerre de Poutine contre l’Ukraine a des
conséquences planétaires. D’ici à quelques mois, voire quelques semaines, des
dizaines de millions de personnes vivant à des milliers de kilomètres du champ
de bataille vont souffrir et mourir… de faim. Car la Russie et l’Ukraine pèsent
lourd au niveau des exportations mondiales de céréales. Et, selon
l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, les
probables perturbations des activités agricoles – récoltes et semis
compromis en Ukraine, stocks bloqués en Russie – « pourraient sérieusement aggraver l’insécurité alimentaire à l’échelle
internationale ». D’autant
qu’à ces conséquences directes du conflit s’ajoutent le renchérissement général
du coût de production de ces matières premières agricoles et celui du coût de
l’acheminement de l’aide alimentaire en direction des zones qui en ont le plus
besoin. Sans oublier l’impossibilité pour certains gouvernements de continuer à
subventionner au niveau actuel l’achat de ces denrées.
À cela s’ajoute la spéculation. Les cours des matières
premières et de l’énergie flambent depuis le début du conflit. Une envolée des
cours largement supérieure à un simple « ajustement des marchés ». Certains,
qu’ils soient entreprises ou États, profitent de la guerre comme d’autres ont profité de la pandémie pour s’enrichir. Que ce soit en limitant les exportations
de denrées alimentaires ou en encaissant sans piper mot les surplus de taxes liées
aux augmentations de prix. Et dans ce registre, le gouvernement français n’est
pas en reste. Les taxes, notamment sur les carburants, font rentrer des
millions d’euros dans les caisses.
Si, pour faire face à cette situation exceptionnelle,
certains récitent cette antique prière « A fame, peste et
bello, libera nos, Domine » (« De la famine, de la peste, de la guerre, libérez-nous,
Seigneur »), d’autres avancent des propositions comme le blocage de
prix et pourquoi pas des cours de certaines matières premières agricoles ? Comme l’écrivait Robespierre : « Toute spéculation mercantile aux dépens de la vie de mon semblable n’est point un trafic, c’est un brigandage
et un fratricide. »
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