Qui contrôle qui ? Et pourquoi ? Le passe vaccinal n’est pas qu’une
question de santé publique. Il touche profondément aux questions des libertés,
et donc du contrôle et du respect de ces libertés. Désormais, les salariés des
lieux accueillant du public soumis aux règles du passe vaccinal devront
vérifier si le nom affiché sur le passe correspond bien au nom et donc à la
photo des papiers d’identité de celui qui l’aura présenté. Le gouvernement assure
que cela permettra de lutter contre les fraudeurs.
Or, en France, le contrôle d’identité n’est pas anodin. Il ne peut être
effectué que par un officier de police judiciaire ou un agent placé sous son
autorité. Il s’agit donc d’un acte de police réalisé par des individus
théoriquement formés et informés des droits des contrôlés. C’est bien pour cela
que la question du contrôle des « contrôleurs » fait partie des
garanties de liberté. En instituant un mode de contrôle généralisé et opéré par
« n’importe qui », on légitime un peu plus une société du contrôle
permanent déjà bien présente.
Sans sombrer dans une
vision à la « Big Brother », force est de constater que la décision
de contraindre, punir et diviser est davantage de nature politique que
sanitaire. Pour le gouvernement, le choix délibéré et assumé de présenter sa
politique comme conçue pour « emmerder » une partie des Français vise
à tendre la situation. En instaurant une polémique permanente basée sur la
stigmatisation d’une partie de la population, le pouvoir détourne le débat des
vraies questions. Quid des moyens pour l’hôpital ? Quid de la levée de
brevets ? Pourquoi ne pas avoir distribué des masques FFP2 aux professions
les plus exposées ? Pourquoi, alors que c’est une demande récurrente, ne
pas voir équipé les classes de purificateurs d’air ? Porter le débat sur
le fond, à la fois sur l’enjeu de la vaccination et sur les alternatives au
passe vaccinal, est le meilleur moyen d’éviter que la droite, l’extrême droite
et les complotistes ne confisquent le mouvement contre le passe vaccinal au nom
d’une pseudo-liberté, synonyme d’égoïsme et de chacun pour soi.
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