Les sécheresses, les méga-feux de forêt, la fonte des glaces, l’élévation du niveau des océans… La multiplication des symptômes d’une catastrophe climatique déjà à l’œuvre n’aura pas suffi à produire l’électrochoc attendu. La COP26 s’est achevée samedi soir sur un constat d’échec. Après deux semaines de négociations, les quelque 200 pays réunis à Glasgow sont repartis avec un vague compromis visant à « accélérer » la lutte contre le réchauffement de la planète. Mais ne nous leurrons pas : sans réelles contraintes et mesures vigoureuses à court terme, cette « accélération » se résume, en vérité, à prolonger la politique des petits pas, les promesses lointaines et la primauté des intérêts financiers. Une lenteur criminelle lorsque l’urgence frappe à nos portes.
Les larmes d’Alok Sharma, le président britannique de la COP26, qui a
présenté ses « excuses » au monde en concluant les travaux, donnent la mesure
de la déception. La mention – pour la première fois – d’une vague
perspective de réduction des énergies fossiles est l’un des points positifs.
Mais il reste dérisoire. Au final, l’ensemble des engagements pris aujourd’hui
par les pays, s’ils sont respectés, devrait permettre de contenir le
réchauffement climatique à 2,4 °C d’ici à la fin du siècle. Déjà bien
au-dessus du 1,5 °C, maximum acceptable si l’on veut conserver des
conditions de vie décentes sur la planète. Songeons-y : pour atteindre ce
Graal, il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 45 %
d’ici à 2030. Or, sur cette période, les plans prévus par les États entraînent
d’ores et déjà une hausse de 14 %… Bref, on fonce dans le mur, en toute
connaissance de cause.
En dépit de son échec,
la COP26 ne doit pas célébrer l’impuissance politique. Mais nous rappeler que
la lutte climatique se joue dans des décisions d’une tout autre ampleur, en
s’attaquant aux modes de production, aux logiques libérales du commerce
mondialisé, à l’accaparement des richesses. S’extirper, par la pression
populaire, de ce « business as usual », ces affaires qui continuent, au nom du
profit de quelques-uns, et hypothèquent l’avenir de tous.
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