Nous voulons d’abord saluer le travail
des milliers de scientifiques qui ont contribué à ce rapport, en particulier
des experts français du GIEC. Femmes et hommes de science, souvent financés par
des services publics, jouent un rôle essentiel de lanceurs d’alerte.
Un réchauffement climatique
gravissime !
Ce lundi 9 août, le rapport du groupe 1 du GIEC, confirme la gravité du dérèglement climatique déjà mesurable avec +1,1 degré de réchauffement. Les conséquences, comme en témoignent les feux de forêts (Canada, Russie, Grèce) et les inondations (Allemagne et Belgique) de grande ampleur sont gravissimes.
Il y a 30 ans, les experts avaient déjà correctement anticipé par leurs calculs cette évolution dramatique que nous connaissons aujourd’hui. Dans la continuité des 5 autres rapports du GIEC, les chercheurs sont de plus en précis : montée des températures, jusqu’à rendre de vastes zones de la planète invivables ; montée du niveau des océans, avec une fonte des glaciers plus rapide que prévu ; perturbation des écosystèmes océaniques en proie à une acidification... c’est un changement du niveau de la dernière déglaciation il y a 20 000 ans qui a pourtant pris plusieurs milliers d’années pour s’établir à l’époque, qui se produit ici sous nos yeux à l’échelle d’une vie humaine et avec une vitesse 30 fois plus rapide !
Aucun écosystème n’est capable de s’adapter à une telle évolution et les conséquences irréversibles vont se sentir encore durant des milliers d’années. La sécurité alimentaire mondiale est en jeu directement ainsi que le déplacement de centaines de millions de personnes des zones côtières. Ce rapport le montre à nouveau : chaque dixième de degrés compte. Il faut tout mettre en œuvre pour maintenir le réchauffement global en dessous de +1,5 degré.
Pour atteindre cet objectif préconisé
par l’Accord de Paris, le monde doit parvenir à la neutralité carbone d’ici
2050.
Ainsi, l’ONU préconise de baisser de 7,4
% chaque année les émissions de 2020 à 2030, soit l’équivalent des conséquences
de la crise du Covid, c’est dire l’ampleur des transformations à mener, à la
fois pour atténuer le changement climatique, mais aussi pour s’y adapter. Or,
selon l'Agence internationale de l'énergie, nous sommes plutôt sur la
trajectoire de 3,5 degrés de réchauffement, ce qui serait catastrophique.
Changer de politique est urgent et possible !
Le système capitaliste actuel, finançant les activités polluantes et avec pour seule boussole le profit et la rentabilité à court terme est incapable de répondre à ce défi, comme en témoigne le refus du G20 de juillet dernier de s’engager dans des mesures compatibles avec l’objectif 1,5 degré.
Il faut dès maintenant revoir les
critères de financement et le rôle des banques pour réorienter l’argent vers
tous les investissements bas carbone : transports, énergie, logement,
agriculture, procédés industriels. Cela heurte le cœur même du fonctionnement
du capitalisme qui doit être dépassé. L’heure est grave, il faut prendre le
pouvoir sur l’économie !
Il s’agit aussi dès maintenant de rendre
effectif le fonds vert de 100 milliards d’euros par an pour aider les plus
pauvres promis lors de l’Accord de Paris de 2015, qui ne se traduit pas dans
les montants actuellement alloués.
Ce sera tout l’enjeu de la COP 26 qui se
déroulera à Glasgow, en novembre prochain : seuls des changements politiques
majeurs à travers le monde nous permettront d'être à la hauteur de l'enjeu.
Quant à la France, les mesures sont
clairement insuffisantes comme l’a pointé récemment le Haut conseil pour le
Climat : son devoir d’exemplarité doit la conduire à avoir un objectif de
neutralité carbone et réduire également, au-delà de ses seules émissions
territoriales, son empreinte carbone, conséquence de nombreux produits importés
et consommés en France.
Nous n’en prenons pas le chemin avec la politique menée sous le quinquennat d'Emmanuel Macron !
Plus ambitieux que la neutralité carbone, le PCF et son candidat à l'élection présidentielle, Fabien Roussel préconisent de viser une empreinte carbone nulle d’ici 2050 : ce qui suppose une relocalisation des industries et des efforts accrus dans l’efficacité énergétique, ainsi que de conserver notre atout d’une électricité qui est déjà décarbonnée à plus de 90 %.
Tous les leviers doivent être mobilisés
à cette fin, qu’il s’agisse de progrès techniques ou de gains en sobriété
énergétique, qui permettent, ensemble, que la politique climatique ne soit pas
synonyme de régression sociale.
Nous appelons aussi à une hausse
significative des budgets de recherche, des volumes d’enseignements
scientifiques et à un encouragement massif à la vulgarisation scientifique dans
les médias pour que chaque citoyen.ne soit conscient.e
de ce bouleversement sans précédent, et acteur des combats écologiques à mener.
Paris, le 9 août 2021
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