Avec Joe Biden, les États-Unis renouent avec le monde, mais pas pour le
meilleur. La paix n’est malheureusement pas la boussole de l’administration
américaine. Donald Trump avait décidé d’exploser les cadres multilatéraux pour
nouer des relations d’État à État, voire d’homme à homme, avec les dirigeants
des autres pays sous prétexte de ne se préoccuper que des intérêts de
l’Amérique. Avec Joe Biden, le « America first » de Trump est devenu
« America’s back ».
L’un des objectifs de ce retour est de marquer la rupture en montrant au
peuple américain que son pays reprend le « leadership moral ». D’où
le ton extrêmement dur utilisé par le président états-unien, notamment
vis-à-vis de son homologue russe. Mais, pour les États-Unis, la véritable
menace demeure la Chine. Sur ce volet , le président démocrate
reste dans le sillon du milliardaire républicain. À cette différence près qu’il
a décidé d’entraîner les Européens dans la bagarre. Que les dirigeants de
l’Otan fassent de la Chine un « défi systémique » pour l’ordre
international prouve que Joe Biden n’a pas fait le déplacement pour rien. Dans
un contexte de reconstruction économique mondiale, à la suite de la crise
sanitaire, le président américain estime que c’est maintenant que se joue la
conservation de l’hégémonie mondiale. C’est aussi par ce prisme qu’il faut
analyser le plan d’infrastructure de 1900 milliards de dollars. Il s’agit
clairement de préparer le pays face à la rivalité chinoise.
Pour tenir tous les
bouts de cette hégémonie, Joe Biden entend bien que l’Otan joue un rôle :
maintenir la pression à l’ouest pour « contenir » les ambitions russes en
Europe orientale et permettre aux États-Unis de dégager davantage de moyens
militaires face à la Chine. Un nouveau rôle qui implique une augmentation des
budgets militaires des pays de l’Otan et qui fait grincer des dents. Hélas,
moins pour regretter ce choix de la tension que les menaces que cet alignement
sur les intérêts américains fait peser sur les juteuses promesses du marché
chinois.

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