jeudi 25 février 2021

« Salut », le billet de Maurice Ulrich.



Ah, la destruction créatrice, cette tarte à la crème de l’économiste Joseph Schumpeter (1883-1950). Le mouvement naturel de l’économie, comme les marées sont le mouvement de la mer. Quand des entreprises ferment, quand des emplois sont supprimés, combien de nouveaux champs s’ouvrent à l’innovation, à l’esprit d’entreprise… Pas faux, en un sens, mais en tout cas tout aussi vrai que ces communiqués de guerre où chaque recul de la ligne de front ouvre de nouveaux espaces à la reconquête. Et donc, l’économiste Philippe Aghion, conseiller de François Hollande puis d’Emmanuel Macron, qui a publié il y a quelques mois le Pouvoir de la destruction créatrice (éd. Odile Jacob), l’a dit mercredi sur France Inter : « Les 500 000 morts des États-Unis les invitent à repenser leur modèle social comme la France se voit invitée à repenser son modèle industriel et sa capacité d’innovation. » Bien sûr. C’est ce qu’on ânonne souvent, dans Nietzsche pour les nuls : « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort. » Ou infirme. Salut aux morts et aux blessés. 

 

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