Malgré la crise sanitaire et ses conséquences sur la
scolarité des élèves, les dotations des collèges et lycées pour 2021
s’annoncent parmi les pires de ces dernières années.
Malmenée par la crise sanitaire, l’école
est exsangue. Partout, les inégalités se sont creusées, au détriment des plus
faibles. Partout, les enseignants eux-mêmes sont au bord de la crise de nerfs,
secoués par la succession des protocoles sanitaires qui les empêchent d’exercer
dans de bonnes conditions et inquiets du constat que, malgré tout, cela ne les
protège ni eux, ni leurs élèves de la contamination – les derniers chiffres
en attestent. Dans un contexte où la menace de la réforme des retraites reste
latente, où les promesses clinquantes de revalorisation n’ont pas été tenues et
où, au lycée en particulier, la mise en œuvre des réformes demeure plus que
problématique, on aurait pu s’attendre à ce que le ministère ne cherche pas
d’autres motifs de déstabiliser l’institution républicaine dont il a la charge…
Perdu. La carte scolaire qui se dessine
pour la rentrée 2021-2022 est sans doute l’une des plus catastrophiques qu’on
ait vue depuis longtemps. Derrière cette expression se cache la répartition
géographique, établissement par établissement, des moyens d’enseignement,
postes et heures de cours. Pour la rentrée prochaine, fort de la priorité que
lui a accordée le ministre – mais aussi d’une baisse d’environ 1 % de
ses effectifs globaux –, le premier degré sera relativement épargné.
« Relativement » parce que la mesure phare du programme Blanquer, le
dédoublement des grandes sections de maternelle et des CP et CE1 en éducation
prioritaire, faute de créations de postes en nombre suffisant, se traduira
partout ailleurs par des classes de plus en plus chargées, et donc par une
dégradation des conditions d’enseignement.
Mais c’est pour le secondaire que les choses
s’annoncent le plus mal. Avec une hausse des effectifs d’environ
14 000 élèves à la rentrée et la suppression annoncée de près de
1900 postes, c’était hélas prévisible. Alors que, depuis la mi-janvier,
les établissements découvrent les moyens qui leur sont attribués, le constat
est implacable : partout, heures d’enseignement disparues, postes supprimés,
classes fermées. Et le tour de passe-passe de la « compensation » de ces pertes
par le financement d’heures supplémentaires ne fait pas illusion longtemps,
tout simplement parce que la plus grande partie des enseignants qui peuvent
faire des heures sup le font déjà ! Pas étonnant, alors, de voir un peu partout
éclater des grèves, des occupations, des rassemblements où profs et parents
d’élèves s’unissent pour dénoncer les choix du ministère et affirmer que les
élèves méritent des moyens à la hauteur de leurs besoins.
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