L’apparition des variants, leur
dissémination sur les territoires, leur contagiosité explosive dans certaines
régions bousculent les stratégies sanitaires mises en place en France, mais également
en Europe et dans le monde.
Dans ce contexte d’insécurité sanitaire
parsemé de nombre d’inconnues, un débat légitime se fait jour sur la meilleure
manière de faire face à la pandémie. Continuer dans la voie sanitaire suivie
jusqu’à présent ou changer ? Il y a ceux qui prônent une stratégie « zéro
Covid », et citent en exemple la Nouvelle-Zélande ou l’Australie. Une
stratégie visiblement efficace d’après les chiffres. Mais ultra-contraignante,
insoutenable même pour un pays comme la France, assurent les opposants à cette
option, faisant valoir l’insularité néo-zélandaise, la densité et la mobilité
de la population européenne, sans oublier l’acceptabilité sociale et démocratique
d’une telle mesure. Ceux-là prônent donc une stratégie de « vie avec le
virus », qui passe par « respecter au maximum les gestes barrières, ne
pas rencontrer trop de personnes, accepter de se faire tester, mettre en place
les dépistages très fréquents », et cela jusqu’à l’immunité
collective.
Il est important que ce débat ait lieu. Il faut que
les peuples et leurs représentants comprennent et maîtrisent les causes de
l’insuffisance des moyens hospitaliers et de vaccins et, dans ce contexte, les
conséquences positives et négatives de chacune de ces stratégies afin de pouvoir
se déterminer et assumer en connaissance de cause. Mais il faut également que
le débat ait lieu jusqu’au bout sur tous les autres sujets et questions qu’a
fait surgir le virus. Que cela soit sur le plan sanitaire, économique, social
ou sociétal. C’est la condition pour ne pas subir la stratégie du choc décrite
par Naomi Klein, qui ferait encore reculer nos droits démocratiques et sociaux.
Car ce qui se joue aussi, dès maintenant, ce n’est rien de moins que la
direction que vont prendre nos sociétés pour les prochaines décennies.
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