Ce ne sont pas seulement les oppositions,
mais c’est le pays, l’opinion publique qui l’ont contraint à une accélération
proclamée, Olivier Véran promettant que nous allons rejoindre nos voisins dans
les prochains jours. Les mêmes mots sont venus de partout. Honte, risée,
humiliation, pendant que cette véritable procrastination d’État n’a fait que
renforcer les réticences face au vaccin dans une France où la parole politique
et institutionnelle est déjà soumise au doute pour de mauvaises mais aussi de
très bonnes raisons.
On peut parler d’incurie, de
« précautionnisme », de politique de Gribouille après les cafouillages et
mensonges sur les masques et les tests. Sans doute, et il faut incriminer ici
une gestion verticale de la crise, faisant fi du rôle des élus, des
collectivités locales, dans l’élaboration de solutions collectives comprises
par tous. Et ce ne sont certainement pas une trentaine de citoyens tirés au
sort qui vont y remédier. On nous a déjà fait le coup de la Convention pour le
climat.
Mais il y a plus grave, alors que l’épidémie ne
faiblit pas et que nous menacent les variants du virus. Dans l’état actuel des
choses, les doses livrées aux pays européens ne sont pas suffisantes pour
assurer une véritable vaccination de masse capable de stopper le mal. Pfizer,
Moderna protègent jalousement leurs brevets et on sait pourquoi. La crise leur
va si bien, alors qu’elle appelle une mise en commun des efforts, des brevets,
une fraternité planétaire. Le virus ravage la santé, l’économie. La soif du
profit est à ses côtés comme un spectre.
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