On pourrait presque paraphraser Jean
Cocteau en prêtant à Emmanuel Macron ses mots, dans les Mariés de la
tour Eiffel : « Puisque ses mystères me dépassent, feignons
d’en être l’organisateur. » Ballotté par les vagues de la crise
sanitaire, à la traîne sur les vaccins après de dramatiques pantalonnades sur
les masques et les tests, Emmanuel Macron entend aujourd’hui, avec un
séminaire gouvernemental, donner à croire qu’il tient la barre. « Il
est très important, déclarait-il à Tours il y a quelques jours, de
montrer que les choses continuent à avancer (…) Sinon, on ne fait que courir
après les événements et on ne règle jamais les problèmes. » À bien
l’entendre, il s’agit pratiquement d’un aveu d’impuissance, qu’exprime tout
autant le ridicule baromètre de l’action publique annoncé, censé permettre à
tout un chacun de suivre les résultats des « réformes ».
Il est vrai que le temps presse. Non pour répondre aux
attentes des Français qui regardent lesdites réformes comme sœur Anne. Les
seules qu’ils ont vu venir étant celles qu’ils ont combattues, avec raison. Le
temps presse parce qu’Emmanuel Macron est à un an de la fin du quinquennat. On
lui prêterait, à l’occasion de ce séminaire, l’intention de reprendre appui sur
sa jambe gauche paralysée. La belle affaire quand le Smic a été augmenté au 1er
janvier de 0,99 % ! Il fallait, lundi, l’aplomb de Bruno Le Maire pour
déclarer sur France Inter que « nous avons fait pour l’économie française
davantage en trois ans que ce qui avait été fait depuis vingt ans ». Il
pensait sans doute aux 20 % de progression de la fortune des milliardaires
français, l’an passé, évoqués il y a quelques jours par la presse économique de
droite elle-même, constatant une progression des inégalités et un échec total
du « ruissellement ». Faut-il s’en étonner ? On s’attend, en revanche, à un
petit coup de vert, accompagné d’un couplet sur le séparatisme. Un simulacre
écolo et un regard très appuyé vers l’extrême droite.
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