mardi 12 janvier 2021

« Aquarium », le billet de Maurice Ulrich.



C’est quand même la classe, un ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire donc, qui évoque aussi bien Pascal que le duc de Saint-Simon ou Marcel Proust. Il écrit lui-même et publie l’Ange et la bête (Gallimard), défini comme ses « mémoires provisoires ». 

Et c’est avec Proust qu’il pense aux fractures sociales, en rappelant cette scène dans le grand hôtel de Balbec (Cabourg) où les gens du peuple viennent regarder à travers les vitres, comme dans un aquarium « le festin des bêtes merveilleuses » de la riche clientèle.

Allez savoir pourquoi ça nous évoque un article du quotidien libéral l’Opinion, pour qui « la Bourse se rit de la pandémie ». Car la crise sanitaire « n’a fait que creuser le fossé qui la sépare du vrai monde. D’un côté, on s’enrichit grâce aux actions sur les marchés de la dette ; de l’autre, la pandémie met sous le boisseau des pans entiers de l’activité ». Bruno Le Maire devrait sortir de son aquarium. Qui veut faire l’ange fait le poisson.

 

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