On ne le sait pas toujours mais les sociétés dont l’histoire, selon Marx, était celle des luttes de classes seraient plutôt divisées entre les « riscophiles » et les « riscophobes ». C’est à Denis Kessler, ancien vice-président du Medef, que l’on doit, il y a quelques années, cette profonde analyse. Les riscophobes, comme on peut l’imaginer, sont tous les fonctionnaires, cheminots, salariés en général, accrochés à leurs privilèges, voire à leur emploi.
Les riscophiles sont, bien sûr, les entrepreneurs tels
que Denis Kessler, dirigeant de Scor, quatrième groupe mondial de réassurance,
dont le métier, sur la crête des super-profits, est d’assurer les assurances.
Il y faut, comme on s’en doute, des premiers de cordée. L’un d’eux, Benoît
Ribadeau-Dumas, va donc succéder à Denis Kessler. Énarque, conseiller technique
dans le gouvernement Raffarin, passé par les groupes Thales, CGG
(parapétrolier), Zodiac Aerospace, il avait réintégré la haute fonction publique
comme directeur de cabinet d’Édouard Philippe, faisant preuve donc d’une
étonnante aptitude à passer sans crainte de l’État au privé et vice versa. Un
modèle d’audace pour les risque-tout.
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