jeudi 17 décembre 2020

« Risques », le billet de Maurice Ulrich.



On ne le sait pas toujours mais les sociétés dont l’histoire, selon Marx, était celle des luttes de classes seraient plutôt divisées entre les « riscophiles » et les « riscophobes ». C’est à Denis Kessler, ancien vice-président du Medef, que l’on doit, il y a quelques années, cette profonde analyse. Les riscophobes, comme on peut l’imaginer, sont tous les fonctionnaires, cheminots, salariés en général, accrochés à leurs privilèges, voire à leur emploi.

 

Les riscophiles sont, bien sûr, les entrepreneurs tels que Denis Kessler, dirigeant de Scor, quatrième groupe mondial de réassurance, dont le métier, sur la crête des super-profits, est d’assurer les assurances. Il y faut, comme on s’en doute, des premiers de cordée. L’un d’eux, Benoît Ribadeau-Dumas, va donc succéder à Denis Kessler. Énarque, conseiller technique dans le gouvernement Raffarin, passé par les groupes Thales, CGG (parapétrolier), Zodiac Aerospace, il avait réintégré la haute fonction publique comme directeur de cabinet d’Édouard Philippe, faisant preuve donc d’une étonnante aptitude à passer sans crainte de l’État au privé et vice versa. Un modèle d’audace pour les risque-tout.

 

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