Attention, le fleuron EDF est menacé de démantèlement...
Et pendant ce temps-là, à bas bruit,
l’indépendance énergétique «à la française» est gravement menacée. À tel point
que, dans une lettre ouverte que nous publions en exclusivité dans les colonnes
de l'Humanité, les quatre principales fédérations syndicales
représentatives du secteur (CGT, CFE-CGC, CFDT et FO) lancent un cri d’«alerte»
et s’adressent en ces termes aux élus de la République: «Les projets de
désorganisation et de démantèlement des deux énergéticiens français EDF et
Engie s’accélèrent bien qu’ils ne reposent sur aucun fondement politique sensé.
(…). C’est tout le service public de l’énergie qui est aujourd’hui en danger,
subissant les conséquences de ces Meccano strictement capitalistiques.» On
ne saurait mieux le dire…
Comme souvent dans ces
cas-là, l’attaque vient de l’intérieur, et les menaces directement de
Bruxelles. Comme si une coalition s’organisait dans le dos des Français,
semblable à celle qui commença à dépecer la SNCF et les transports publics en
son temps. Comprenons bien l’enjeu: la «réorganisation» d’EDF serait en effet
sur le point d’aboutir et risque de désintégrer par bouts ce qui fut jadis un fleuron
national.
Lancée quasiment depuis
l’entrée en fonction d’Emmanuel Macron à l’Élysée, la finalisation du
terrifiant projet baptisé «Hercule» est imminente. Mais l’accélération du
calendrier n’est pas tout. La Commission européenne – un document en atteste –
entend également imposer à l’État français une sorte de destruction encore plus
massive du groupe EDF, au nom, bien sûr, du sacro-saint «respect des règles de
la concurrence». Le projet Hercule allait déjà loin dans la dispersion de notre
service public de l’énergie ; la «réforme» de Bruxelles, considérée par EDF
comme un préalable à sa «réorganisation», risquerait de laisser le secteur le
plus déficitaire – le nucléaire – à l’État, donc au contribuable,
tandis que les activités les plus rentables – renouvelables et
distribution – seraient privatisées…
Cette scission du groupe
en plusieurs parties signifierait la fin de l’entreprise EDF d’origine et
l’anéantissement de notre industrie électrique et gazière d’intérêt général,
quand bien même ses salariés démontrent chaque jour leur rôle central. Tout
doit être mis en œuvre pour empêcher cette catastrophe. L’avenir de la nation
en dépend.
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