Reçues à Matignon vendredi 2 octobre, les associations
du collectif Alerte attendaient d’importantes mesures contre la pauvreté. Mais
il faudra encore attendre.
C’était le rendez-vous « de la
dernière chance ». Vendredi 2 octobre, le collectif Alerte, qui regroupe
35 associations de lutte contre la pauvreté et la précarité, rencontrait le
premier ministre. En perspective : les annonces que le gouvernement doit
faire, dans le cadre de « l’acte deux » de sa « stratégie
pauvreté », le 17 octobre prochain, à l’occasion de la Journée mondiale de
refus de misère.
Elles attendaient des mesures concrètes,
mais devront pour cela attendre encore deux semaines. « Ça fait
des années qu’on attend que l’État mette en place des actions à la hauteur de
la situation », déplore Christophe Robert, délégué général de la
Fondation Abbé Pierre. « Aujourd’hui nous devons encore attendre,
sans aucune garantie sur ce qui sera annoncé ».
Rien n’a été dévoilé quant aux décisions
qui seront prises. « Nous avons eu, le sentiment d’être
entendus », remarque Philippe de Botton, président de Médecins du
Monde, « mais il y a un décalage total entre ce que l’on voit
dans nos associations et ce que pense le gouvernement ».
Pour rappel, les associations du collectif
Alerte s’étaient indignées à la découverte du plan de relance, présenté par le
gouvernement pour lutter contre la crise économique provoquée par l’épidémie de
Covid-19. « Les personnes qui sont dans la pauvreté et la
précarité en sont les grands oubliés », rappelle Christophe Devys,
président du collectif qui représente 9 millions des Français. « C’était
la réunion de la dernière chance. La pauvreté et l’exclusion augmentent de jour
en jour, notamment avec la crise sanitaire. Le nombre de personnes ayant
recours aux aides alimentaires a explosé. »
Principale attente, la revalorisation des minima sociaux
Cette rencontre a tout de même permis de
rappeler les points sur lesquels il est urgent d’agir : « Les
mêmes que ceux que l’on répète depuis des années », estiment les
associations. Parmi les attentes, la principale est la revalorisation des
minima sociaux. Une demande faite depuis de nombreuses années, mais qui n’a
jamais été satisfaite. « Aujourd’hui, le RSA est situé en dessous
du seuil de pauvreté qui est à 850 euros par mois pour une personne seule »,
souligne Véronique Fayet, du Secours catholique. « On ne peut pas
vivre dignement dans cette situation. »
De nombreuses demandes ont également été
faites pour les jeunes, comme l’extension du RSA aux moins de 25 ans, et un
accompagnement sur la durée pour les jeunes qui sortent du système scolaire
sans diplôme. Une aide durable est également demandée pour les jeunes majeurs
sortants de l’Aide sociale à l’enfance (ASE).
Nombreux sont ceux qui attendent en outre
des mesures concernant les migrants. Pour la fondation Agir contre l’exclusion
(FACE), « la politique menée actuellement est cruelle. Nous avons
un devoir de solidarité ». Une rencontre devrait avoir lieu avec
Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et Olivier Véran, ministre des
Solidarités et de la Santé, aux environs du 20 octobre prochain.
Maiwenn Furic
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