Certains responsables politiques locaux dénoncent les
manques de moyens dans ces territoires aujourd’hui dévastés, où la
consolidation des bâtiments, notamment, ne semblait pas prioritaire aux yeux de
l’État et du département.
JEAN-MARIE LANGOUREAU, Secrétaire départemental du PCF
des Alpes-Maritimes
Depuis plusieurs années, les élus
communistes alertent sur le manque de moyens accordés à la rénovation des
habitations et des routes, ou la politique de bétonisation des sols menée par
le département des Alpes-Maritimes. JEAN-MARIE LANGOUREAU, secrétaire fédéral
du PCF, en mesure aujourd’hui les conséquences.
Aurait-il été possible de mieux anticiper certains dégâts matériels
désastreux causés par la tempête Alex ?
JEAN-MARIE LANGOUREAU : Ce sont surtout des maisons
anciennes qui ont été touchées, mais les risques étaient connus et rien n’a été
fait pour les consolider. Dans le village de Breil, nous savons depuis
longtemps que beaucoup d’habitations étaient susceptibles de s’effondrer.
Depuis 2014, le conseil municipal a réclamé des moyens au département et à
l’État, mais il n’a jamais été écouté et ne pouvait assurer seul ces travaux.
Les pouvoirs publics ont abandonné ces villages. Les syndicats de la Direction
départementale de l’équipement aussi ne cessent de rappeler qu’ils manquent de
moyens et de personnels pour maintenir et sécuriser les routes. Celles qui vont
vers les stations de ski sont bien entretenues, pas celles où il n’y a aucun
intérêt économique et « seulement » des gens qui y vivent. L’aménagement du
territoire, dans l’ensemble du département, doit être entièrement repensé,
notamment à l’aune des conséquences du réchauffement climatique.
Pourquoi pensez-vous que le réchauffement climatique doit être davantage
appréhendé dans l’aménagement du territoire ?
JEAN-MARIE
LANGOUREAU : Dans un département où les
inondations sont courantes, on ne prend pas en compte ce réchauffement. On
accentue les risques en artificialisant les sols. Dans le Var, la bétonisation
n’a pas de limite. Cela renforce l’imperméabilisation des sols, l’eau ne
s’écoule plus et est déviée vers les villes. Sans cela, des communes comme
Nice, Saint-Laurent-du-Var et Vintimille, en Italie, où on parle d’une
vingtaine de morts, n’auraient pas été si touchées. Ce département est dirigé
par Ciotti et Estrosi qui soutiennent les baisses de moyens des communes. Les
voir verser des larmes de crocodiles est révoltant.
En italie, le piémont et la ligurie dévastés
La
tempête Alex a également fait des victimes en Italie, où l’on compte déjà au
moins trois morts. Deux corps ont été rendus par la mer sur la côte ligure. Un
corps a été retrouvé à San Remo et un autre à Vintimille, sur les berges du
fleuve Roja. D’autres victimes sont à craindre. De nombreux migrants dorment
sur les bords de cette rivière en attendant de franchir la frontière française.
Les dégâts sont également matériels, avec des éboulements de collines et
l’effondrement de plusieurs ponts. Certains villages sont inaccessibles, les
routes ayant été coupées. À Trappa, le fleuve Tanaro a détruit le cimetière et
emporté des tombes.Selon le président du Piémont, Alberto Cirio, interviewé par
le quotidien la Stampa, 630 mm d’eau sont tombés en 24 heures, « du
jamais-vu en si peu de temps depuis 1954 ». À Limone, dans le Piémont, autre
région touchée par l’ouragan avec la Vallée d’Aoste, 517 mm de pluies sont
tombés en six heures.
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