La république est un régime de mots et de faits. L’un ne peut aller sans les autres. Nous sommes tous filles et fils des Lumières du XVIIIe siècle. Cela veut dire que notre horizon d’idéaux est composé de la foi, oui la foi, en la raison, en la perfectibilité, dans la bienveillance les uns envers les autres, dans le droit des gens, dans la certitude que la loi est faite pour protéger les faibles et non conforter les puissants et plus que tout dans la volonté de construire une communauté de citoyens. Pour ce faire, car si les idées ne sont pas suivies d’actions elles restent lettres mortes, il faut lutter.
La République naissante d’abord en 1792, puis brièvement
en 1848, plus solidement à partir de 1875 et de nouveau en 1945 a confié à deux
personnages, plus particulièrement le soin de la représenter et de l’édifier
jour après jour : le député et le professeur. Dis-moi comment tu
traites ces deux personnages dans ta République et je te dirai comment se porte
ton régime. La République peut exister et le pacte républicain s’effilocher,
avec moins de républicains, moins de culture républicaine, surtout si les
représentants et les professeurs sont maltraités ou déconsidérés.
La République s’apprend, se protège, se diffuse. Elle
est cosmopolite, savoir partagé entre différentes cultures. Elle n’est
pas parfaite loin de là, simplement comme elle n’est pas un dogme, elle peut
sans cesse s’améliorer, pourvu que ceux qui l’incarnent soient considérés à
leur juste valeur, et traités avec les égards simples mais justes qui leur
revient. Ainsi les députés et les professeurs depuis la maternelle
jusqu’à l’Université. Ils sont les combattants du quotidien, les constructeurs
inlassables du devenir républicain qui s’apprend à l’école. Pour cela, ils
doivent être considérés, ni moqués ni vilipendés, ni marginalisés, ni rétribués
de moins en moins, ni recrutés au rabais. C’est là que les paroles trouvent
leurs limites et que les actes doivent être accomplis. Plus de discours mais
des faits. Comme en 1792, en 1875, et en 1945, il faut remettre l’éducation,
l’instruction publique, les professeurs au cœur du projet républicain,
calculer ce que la nation doit investir pour que le travail des enseignants
soit reconnu à sa juste valeur, confrontée à une mondialisation des problèmes
qui exigent d’eux éthique, savoir, et pédagogie. Pour cela, ils doivent être
écoutés, et replacés au centre du pacte républicain. C’est à la République de
défendre ses professeurs contre ses ennemis de toujours.
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