On a beau les appeler conflits gelés, entre deux périodes de calme, ils s’embrasent parfois. Les armes ont parlé, ce dimanche, dans la province séparatiste du Nagorny-Karabakh, disputée par l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Les forces azerbaïdjanaises, qui clament la souveraineté sur cette zone contrôlée par des autorités soutenues par Erevan, ont lancé une offensive qui a déjà fait hier 39 victimes officielles. Déjà, en 2016, des heurts avaient fait des dizaines de morts. Ce conflit provient des conditions de la dissolution de l’Union soviétique : cette zone peuplée majoritairement d’Arméniens s’est trouvée être attribuée à l’Azerbaïdjan.
Le problème existe ailleurs : en 2008, la
Géorgie a tenté par la force de recouvrer son emprise sur l’Ossétie du Sud et
l’Abkhazie qui souhaitent devenir russes ; la Transnistrie, au cœur de la
Moldavie, continue de clamer haut et fort son indépendance, et est gouvernée
par un régime séparatiste avec le soutien de Moscou. Même en Ukraine, avec la
réintégration de la Crimée à la Russie et les combats à l’est, les frontières
sont contestées.
Comme beaucoup de chancelleries, l’ONU a
appelé à un cessez-le-feu. C’est un début. Mais un début qui pourrait n’être
qu’un retour au statu quo. Il y a urgence à trouver une issue négociée à ces
conflits. Car, dans un contexte de forte tension entre les États-Unis et la
Russie, et maintenant avec l’émergence de puissances moyennes qui, telle la Turquie
soutient l’Azerbaïdjan, ces conflits gelés instrumentalisés par Washington et
Moscou peuvent dégénérer à tout moment.
Les Européens pourraient avoir un rôle pacificateur
si, au lieu d’emboîter le pas à Washington, ils faisaient vivre un esprit de
dialogue et de coopération dans les relations avec Moscou. Le règlement de ces
conflits gelés ne se fera que dans le respect des différents acteurs en
présence, sans ingérence, sans élargissement de l’Otan à l’Est, dans le respect
des droits de l’homme et du droit à l’autodétermination des peuples.
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