Depuis plusieurs années le nombre de médicaments en rupture de
stock se multiplie dans les pharmacies. Certains hôpitaux ont été en grande
difficultés pour se procurer des médicaments sédatifs pour les malades
hospitalisés en réanimation. Sanofi a été mis en cause à la fois concernant la
commercialisation future d’un vaccin contre le coronavirus, mais aussi sur le
versement de dividendes à ses actionnaires supérieurs aux sommes que ce
laboratoire consacre à la recherche.
A cela s’ajoutent les multiples conflits d’intérêts de médecins
siégeant dans les agences chargées de l’autorisation de mise sur le marché des
médicaments. Enfin, mais la liste des critiques contre le système actuel est
longue, les laboratoires ont obtenu lors de la négociation sur les produits
génériques au début des années 2000, la liberté tarifaire pour les nouvelles
molécules. C’est ainsi que les nouveaux médicaments sont vendus à des prix
exorbitants, comme par exemple le traitement contre l’hépatite C, initialement
proposé à plus de 60 000 euros pour 12 semaines alors que l’Inde par exemple le
propose à environ 300 euros.
Dans ce contexte, il est particulièrement scandaleux que la
majorité LREM à l’Assemblée nationale ait rejeté le projet de loi proposant la
création d’un pôle public du médicament. Une nouvelle fois, les promesses et les
déclarations faites au pic de la crise sont vite oubliées. Comment en effet
donner crédit aux propos du Président de la République déclarant « Il est
nécessaire que le vaccin contre le coronavirus soit un bien public mondial,
extrait des lois du marché ». Ou encore à ceux du ministre de la santé
rappelant l’importance de « retrouver de la souveraineté et de l’autonomie, et
de lancer une réflexion pour relocaliser la production nationale de médicaments
».
Une nouvelle fois ces messieurs sont pris en flagrant délit de
mensonges. Car comment mettre en œuvre vos préconisations sans sortir la
recherche et la fabrication des médicaments des lois du marché, sans mettre en
place un contrôle public avec des structures et des entreprises contrôlés par
la puissance publique.
Le médicament doit être un bien public mondial. Il n’est pas besoin d’attendre un accord de tous les pays pour donner corps à cette nécessité en France. La lutte menée par l’Inde ou encore l’Afrique du Sud pour s’affranchir des brevets afin de pouvoir produire notamment les médicaments antiviraux contre le sida a montré que cela était possible. Nous voulons que la France s’approprie aussi cette maîtrise.
Le médicament doit être un bien public mondial. Il n’est pas besoin d’attendre un accord de tous les pays pour donner corps à cette nécessité en France. La lutte menée par l’Inde ou encore l’Afrique du Sud pour s’affranchir des brevets afin de pouvoir produire notamment les médicaments antiviraux contre le sida a montré que cela était possible. Nous voulons que la France s’approprie aussi cette maîtrise.
Dr
Christophe Prudhomme
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