A la
suite du faux mea culpa d'E. Macron, le ministre de la santé, Olivier Véran, en
revient aux mauvaises habitudes. Premier impair sur la forme, il annonce par
voie de presse l'ouverture de négociations avec les syndicats mais aucun
d'entre eux n'est au courant et n'a été contacté. Donc rien n'a changé dans le
monde de la macronie avec une constance dans le mépris des organisations
syndicales.
Sur le
fond, le pire des mondes d'avant est de retour puisque le problème principal
pour le ministre, ce sont les 35 heures et il reprend l'obsession de Nicolas
Sarkozy du "travailler plus pour gagner plus". Il cite même les
infirmières qui ont besoin de faire des "ménages", avoir avoir un
deuxième emploi - merci pour l'image ! - pour pouvoir vivre décemment. Il est bon
de rappeler à ce monsieur qui dit très bien connaître l'hôpital que la première
revendication, avant même celle sur les augmentations de salaires, est celle de
créations d'emplois justement pour diminuer la pénibilité du travail qui
aujourd'hui fait fuir les personnels et entraîne une crise du recrutement dans
les hôpitaux et les EHPAD. Nous ne le répéterons jamais assez : notre exigence
est l'embauche massive de personnels dans le cadre d'un grand plan
emploi-formation qui inclut une revalorisation des grilles de salaires.
Ce qui
est grave dans cette affaire est votre volonté de poursuivre la politique qui
permet de justifier les restructurations et les fermetures de lits et de
services du fait du manque de personnel. Cette stratégie d'organisation de la
pénurie de professionnels est constante puisque viennent d'être publié le
nombre de places ouvertes dans les facultés de médecine pour l'an prochain avec
le maintien d'un numerus clausus à 9 300 postes alors que les générations qui
partent en retraite sont de plus de 10 000 et que les besoins sont estimés à un
minimum de 12 000 par an du fait notamment du vieillissement et de
l'augmentation de la population. Donc nous allons demain encore manquer de
médecins en ville et dans les hôpitaux.
Comme je
le disais hier, la mobilisation est encore plus à l’ordre du jour aujourd'hui
qu'hier. Il n'y a pas de mea culpa qui tienne et les pseudo-annonces d'un
"grand plan pour l'hôpital" sont contredites par la poursuite, sous
des faux-nez, de la politique de remise en cause des acquis sociaux et des
services publics.
Dr
Christophe Prudhomme
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