« O mois des floraisons, mois des métamorphoses »…Aragon écrivait cela pour d’autres circonstances, la défaite de 1940, mais ses vers – c’est le propre de la poésie, font écho. « Je n’oublierai jamais les lilas ni les roses, ni ceux que le printemps dans ses plis a gardés»… Comment oublier ces jours de soleil volé, de muguet interdit quand chaque séquence d’information dressait le décompte des morts.
Nous en sortons à peine en ayant découvert
notre fragilité, parfois encore sidérés et parfois pour certains - certaines -
meurtris dans l’esprit et la chair. Ce n’est pas fini. Nous devons tenir encore
des semaines, mais déjà des valets de plume et des courtisans de l’argent et du
pouvoir tournent leurs armes.
Ils applaudissent disent-ils « les héros du
quotidien », mais déjà ils s’inquiètent de ce qu’ils pourraient en demander
trop. Ils voudraient que les salariés regagnent les usines et les bureaux sous
bonne garde s’il le faut. L’ennemi devient la CGT. Les temps heureux pour eux,
c’est le retour des dividendes. N’oublions pas.
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