Le nombre de malades hospitalisés en réanimation diminue mais le
nombre de lits ouverts également, ce qui entraîne des tensions insupportables pour les
patients et les soignants. Hier dans mon hôpital, il n'y avait plus aucun lit
disponible. Nous sommes revenus à la situation antérieure où lors de chaque
week-end de mai prolongé (comme chaque hiver et chaque été), les patients
restent sur les brancards en attente de lits. C'est insupportable, ce d'autant
que le Ministre de la Santé annonce que nous allons progressivement revenir aux
5 000 lits de réanimation disponibles sur l'ensemble du territoire. Mais,
monsieur le Ministre, la crise a montré que la France dispose d'un équipement
en lits de réanimation inférieur à la moyenne des pays de l'OCDE et surtout
deux fois moindre que des pays comme le Japon, l'Allemagne, la Corée du Sud ou
encore la Lituanie.
Les modalités du déconfinement reposent sur plusieurs critères
dont la disponibilité des lits de réanimation. Sans maintien d'un potentiel
supérieur à ce qui existait avant la crise pour aujourd'hui et pour demain, la
population est mise en danger.Espérons que l'évolution naturelle de l'épidémie
poursuive la décroissance en cours. La plupart des médecins sont assez
optimistes. Il y aura sûrement quelques résurgences ici ou là mais nous sommes
peu nombreux à croire qu'un pic de l'ampleur que celui que nous avons connu se
reproduise. Enfin espérons-le, sinon nous courons à la catastrophe !
Mais, ce que nous appelons le retour d'expérience qui est
indispensable après chaque événement exceptionnel montre qu'il est nécessaire
de corriger un certain nombre de faiblesses. Pour aller vite, disposer de plus
de lits ouverts, notamment en réanimation et avoir à disposition des stocks de
matériels et de médicaments en quantité suffisante pour pouvoir être autonome
pendant plusieurs mois.
Or, la petite musique que nous connaissons bien recommence à être jouée. Des efforts vont être nécessaires et il va falloir faire des économies ! C'est inacceptable et nous ne l'accepterons pas, nous ne l'accepterons plus.
Or, la petite musique que nous connaissons bien recommence à être jouée. Des efforts vont être nécessaires et il va falloir faire des économies ! C'est inacceptable et nous ne l'accepterons pas, nous ne l'accepterons plus.
Dr
Christophe Prudhomme
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire