Ayant, semble-t-il, renoncé à boire de l’eau de Javel, Donald Trump a
choisi l’hydroxychloroquine, contrairement aux recommandations des autorités
sanitaires de son pays. Les lamentables pantalonnades du président de la
première puissance mondiale ne sont pas cocasses. Les États-Unis vont vers les
100 000 morts avec une crise sociale sans précédent et plus de 30 millions
de chômeurs, mais ses priorités sont celles d’un pyromane planétaire. Alors que
s’est ouverte la 73e Conférence mondiale de la santé avec 194 pays, il menace
de se retirer définitivement de l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé,
dont les États-Unis sont le principal contributeur en raison d’un montant
calculé non sur le nombre d’habitants mais sur le PIB. Pour le sinistre
pantin de la Maison-Blanche, l’OMS serait devenue « une marionnette de
la Chine ».
Pour des raisons de politique intérieure et de guerre commerciale dont il
veut faire une guerre froide au risque du pire, il a décidé de jouer avec la
santé du monde et contre les chemins de la coopération. Ses accusations
contre le virus « chinois » ont certes été reprises par plusieurs pays, dont la
France. On se souvient d’Emmanuel Macron disant en substance que l’on savait
qu’il s’était passé des choses dont on ne savait rien. Mais à l’ouverture de la
conférence, ce sont les États-Unis qui paraissent isolés.
D’une part, la
conférence a voté à l’unanimité le principe d’une enquête indépendante sur la
gestion de la crise par l’OMS. Mais, surtout, il n’est pas besoin d’être un
suppôt de Pékin pour mesurer le fossé existant entre les propos du président
chinois et ceux de Donald Trump. Pour Xi Jinping, un éventuel vaccin chinois
serait aussitôt « un bien public mondial », cela entre autres
annonces, dont une aide considérable aux pays les plus touchés. On a le droit
de penser ce que l’on veut de la Chine, mais la responsabilité de tous les
pays, de la France et de l’Europe au regard de la crise sanitaire et de
l’avenir de la pla-nète, c’est d’entendre le sens de ces paroles.
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