Personnels de l’éducation nationale et élus locaux ne s’y trompent pas.
Nombre d’entre eux, notamment dans les zones urbaines où l’épidémie est encore
virulente, dénoncent un casse-tête irréalisable en si peu de temps. Et refusent
d’être les dindons de la farce en endossant la responsabilité – y compris,
civile et pénale – d’une rentrée des classes précipitée, à marche forcée, où la
santé des enfants et des enseignants passerait après l’obstination d’un président
qui rêve, avant toute chose, de remettre au travail les parents d’élèves.
L’exécutif veut relancer la machine économique ? À lui d’assumer jusqu’au bout
ce choix en donnant du temps et des moyens. Et non pas en jouant le perpétuel
désengagement.
Cela relève pour
l’instant du vœu pieux. Acculé, Emmanuel Macron tente depuis dimanche de
désamorcer la fronde. Il a appelé hier à aborder le 11 mai avec « calme » et « pragmatisme », en
rappelant que tout se fera sur la base du « volontariat » des
familles. Là encore, une manière de fermer les yeux. Et de laisser les parents,
dont beaucoup sont en situation de pression économique et sociale, notamment
dans les quartiers populaires, prendre la responsabilité du risque de mettre
leur enfant à l’école… Une stratégie de la défausse décidément insupportable.
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