En être, ne pas en être. Regarder, ne pas regarder…
Dormir, rêver peut-être, ou allumer la télé. Plusieurs villes importantes ont
déjà annoncé qu’elles n’organiseraient pas de retransmissions publiques de la
Coupe du monde de football au Qatar. C’est parfois un peu surprenant, voire
acrobatique quand on chouchoute par ailleurs la direction qatarie du PSG. Mais
il est permis de changer d’avis, quand le vent vient des sables. Le nombre
effarant de plus de 6 000 morts sur
les chantiers, le défi à la raison et à l’environnement de la construction de
8 stades climatisés en plein désert comme les 160 vols aériens
quotidiens annoncés avec les pays voisins sont entrés dans le débat public. Il
faut de ce point de vue toute l’inconscience ou le cynisme d’un Xavier
Bertrand, président de région et aspirant aux plus hautes fonctions, après la
ministre des Sports estimant que les joueurs avaient juste à taper dans un
ballon, pour dire que le sport, c’est le sport et que la politique n’a rien à y
faire.
Quoi qu’il en soit, la fête est déjà gâchée. Sans être
un footeux enragé, on peut toujours s’enthousiasmer, quand la France est dans
les premiers rôles. Chacune ou chacun, chez soi ou dans le cercle des amis,
choisira. Mais comment en est-on arrivé là ? La réponse est
claire et c’est celle de Jérôme Valcke, secrétaire général de la Fifa à
l’époque de la décision, dans un entretien au Monde : « On s’est dit, “le Qatar a tellement d’argent, profitons-en” . » Elle illustre à elle seule ce dont souffre aujourd’hui la planète
foot, comme d’autres sports mais plus encore : l’argent, avec
des clubs devenus des valeurs boursières, un marché des joueurs
de millions d’euros et donc ce choix insensé pour l’environnement et la vie d’hommes et de
femmes employés dans des conditions indignes.
On se disait alors que cette expérience du Qatar
pourrait servir de leçon au monde. On apprend que les jeux d’hiver asiatiques
sont attribués à l’Arabie saoudite dans un ensemble en construction pour un
coût estimé de 500 milliards de dollars. Avec des pistes de ski dans les
sables…
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