Déplacer une Fête, la plus grande de France, une Fête
unique en son genre car elle mêle politique, culture, gastronomie et solidarité
internationale, était un défi titanesque. La Fête de l’Humanité fait partie de
notre patrimoine national. Pour autant, après cinquante ans passés en
Seine-Saint-Denis, les craintes étaient nombreuses : le public
allait-il nous suivre sur les pistes de l’ancienne base aérienne 217,
au cœur de l’Essonne, sur les villes du Plessis-Pâté et de Brétigny-sur-Orge, qui ont vu les essais du Concorde, une des belles réussites du génie industriel français ? Après deux années de préparation avec les équipes de l’Humanité, de la Fête, des bâtisseuses et des bâtisseurs militants et des
prestataires, et grâce au soutien de nos souscripteurs, la 87 e édition
de la Fête de l’Humanité a réussi son envol au-delà de toutes nos attentes ! 400 000 personnes... Mille mercis à chacune et chacun pour son engagement, et au public
chaleureux et fraternel.
Le peuple de la Fête de l’Humanité a afflué dans les
allées boueuses, rappelant aux plus anciens le parc départemental de La
Courneuve ou Vincennes. La Fête la plus populaire de France continue sa belle
histoire avec son public avide de débats et de création culturelle et
artistique, qui a pu étancher sa soif de rencontres, d’échanges et de bonheur.
Cette 87 e édition restera gravée dans nos mémoires
collectives comme la première qui a accueilli des stands de toute la gauche.
Partout, dans les allées, de l’Agora au Forum social en passant par les
nombreux stands, le besoin de rassemblement s’est fait entendre pour répondre à
la menace que fait planer la guerre, pour imposer la paix, pour répondre aux
défis de notre temps, au changement climatique contre lequel il faut lutter de
toutes nos forces, aux menaces qui planent sur nos conquis sociaux, pour
poursuivre le combat féministe pour une égalité réelle.
Malgré la pluie, l’envie et l’espoir étaient là. Par
vagues successives, depuis le RER et les navettes, la jeunesse déferlait avec
l’envie de faire la Fête et de danser au rythme des concerts, mais aussi avec
ce besoin de débattre et d’échanger, de partager un moment collectif, de
construire ensemble du commun, que ce soit une lutte ou un moment de partage et
de convivialité. La Fête aura résonné, au-delà des décibels, de ces combats du
quotidien ainsi que des luttes des peuples représentés au Village du monde,
dans l’esprit de solidarité internationale qui a toujours été le nôtre. Tous
les débats étaient pleins, respectueux, avec un public à l’écoute. Loin des
petites polémiques, quand on ouvre des espaces de débat pacifiés, projet
contre-projet, argument contre argument, le public répond présent.
En cette rentrée qui s’annonce difficile, dans la
perspective d’une période de mobilisations sociales, la Fête aura donné un
élan, ajouté à la lutte l’espoir et le collectif. La Fête a été, pour la
quatre-vingt-septième fois, une respiration, une pause dans le quotidien, un moment
de recul pour prendre le temps d’analyser et de réfléchir, pour rêver parfois,
pour réaliser que nous ne sommes pas seuls, que nous partageons nos doutes, nos
luttes, nos idées. La Fête de l’Humanité a été un temps du commun, un temps de
la fraternité retrouvée.
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