Certains chiffres en disent tellement long sur l’état
de détérioration de la société française. Le dernier sondage du Secours
populaire français/Ipsos « Pauvreté-Précarité » donne la mesure de la brutale dégradation des conditions de vie des foyers. 57 %
des Français ont déjà connu une période de pauvreté. Plus inquiétant
encore, 88 % d’entre eux estiment que les futures générations
subiront davantage de pauvreté que leurs aînées. Le
regard des enfants sur ce problème
structurel est lui aussi glaçant. Ils
perçoivent combien, autour d’eux et dans leur famille, le dénuement et les
privations sont en augmentation. Impossible de s’habituer à de telles
souffrances. La pauvreté n’est pas un statut, ni une fatalité. Encore faut-il
avoir le courage de s’attaquer aux racines du mal.
Ce n’est pas en stigmatisant les plus démunis avec
une réforme de l’assurance-chômage injuste ou encore en refusant
d’instaurer une taxe exceptionnelle sur les superprofits que le gouvernement
parviendra à résorber la dette sociale qu’il a contractée auprès de
ses concitoyens. L’Élysée et Matignon feraient bien de prendre exemple sur
nos voisins européens qui ont adopté des mesures extraordinaires pour tenter
d’amortir le choc de l’inflation et de la crise énergétique.
D’ailleurs, huit Français sur dix partagent l’idée qu’il faut taxer les
gigantesques profits accumulés grâce à la crise, selon le baromètre
Ipsos-Humanité que nous réalisons chaque année.
C’est un impératif de justice sociale et fiscale. Il
n’y a pas de superprofits sans la force de travail et les richesses
produites par les salariés, qui sont, eux, injustement rémunérés. Le combat
contre la pauvreté, s’il ne fallait retenir que celui-ci, commande de rompre
avec la feuille de route de la Macronie, qui croit panser les maux de la
crise en appliquant les vieilles recettes libérales qui ne feront que les
aggraver. La proposition de taxe formulée par les formations de gauche
contribuerait à corriger les excès de l’orgie financière propre
au capitalisme. Et puisqu’il est de bon ton d’en finir avec
l’abondance, invitons donc le président à restaurer l’ISF et à s’attaquer
à ce fléau qui gangrène les finances publiques : l’évasion fiscale.
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