Afghanistan,
Irak et aujourd’hui Ukraine. Les conflits modernes déclenchés par les grandes
puissances semblent obéir à un scénario semblable. On promet une opération
éclair dont la supériorité des moyens militaires et technologiques laissera
l’adversaire sans recours. Puis l’intervention rencontre une résistance
imprévue sur le terrain, les heures se changent en jours et les jours en mois,
voire en années. Au final, la guerre, la vraie, celle qui refuse de dire son
nom et ne se résume pas à l’euphémisme d’une « opération spéciale », allonge la liste des dégâts et des pertes humaines à l’infini. La guerre éclair est un mythe qui fait partie intégrante de la propagande de guerre.
Six mois déjà
que la Russie a engagé ses troupes contre l’Ukraine. Il n’y a ni gagnant ni
perdant sur le plan militaire, mais l’histoire retient qu’il y a bien un
agresseur, le régime de Vladimir Poutine. Si cela ne vaut pas blanc-seing pour
le gouvernement ukrainien et la politique de son président, Volodymyr Zelensky,
à propos desquels les critiques justifiées ne manquent pas, ce crime est
inscrit à jamais au passif du maître du Kremlin, sur qui pèse la responsabilité
du conflit aux yeux du monde. Par-delà les souffrances du peuple ukrainien,
bien sûr, mais aussi du peuple russe, touché dans l’épreuve, ce dernier paie la
faute de son dirigeant de la plus lourde des défaites sur le plan économique,
moral et symbolique : celle qui vaut à la Russie la réprobation mondiale et sa mise au ban des grandes puissances.
Mais, alors que la guerre s’éternise, le
rôle de l’Humanité est de redire qu’il n’y a pas de fatalité à la violence et
qu’il faut continuer de tout tenter pour ouvrir un chemin à la paix. Rien ne
serait pire que d’attendre que le conflit se solde par une victoire militaire
jalonnée de destructions sans nombre. L’Ukraine, la Russie, l’Europe elle-même
ne s’en remettraient pas. Seule la reprise des négociations peut ouvrir cet
autre chemin. Les pressions internationales peuvent y aider, comme on l’a vu
avec l’accord sur le déblocage du blé ukrainien. Le seul camp à choisir est
celui de la paix, et l’unique voie consiste à renouer les fils du
dialogue.
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