Il y a la propagande gouvernementale et il y a les
faits. Des faits têtus. Prenons pour exemple le numéro de com auquel s’est
livré Gabriel Attal pour survendre le budget 2023. Dans l’Hémicycle, le
ministre délégué aux Comptes publics a promis lundi monts et merveilles à ses
homologues de l’Éducation, du Travail, des Solidarités, de la Justice, de la
Défense, de l’Intérieur, de la Transition écologique, de la Cohésion des
territoires, de l’Agriculture, etc. « Une hausse inédite de 11,4 % », soit des milliards d’euros supplémentaires en
perspective, a-t-il martelé. De quoi crier bombance en chœur ! Enfin
presque.
Car il y a les discours et les faits dont le fameux « en même temps », cher à Emmanuel Macron et à ses exécutants. Le jeune macroniste a d’ailleurs pris soin de préciser que l’extrême
générosité de l’exécutif serait accompagnée d’une diminution générale de « 2,5 % en volume ». Dès lors, on est en droit de
se demander dans quels portefeuilles l’exécutif compte taper. On le sait, les
grandes fortunes ne seront pas mises à contribution. Pas question de
ressusciter l’ISF, que la majorité sortante a aboli. Les grandes
multinationales de transports et pétrolières ne seront pas non plus inquiétées,
à une très courte majorité l’Assemblée nationale a voté contre l’instauration
d’une taxe sur les « superprofits » et autres « bénéfices exceptionnels ». Ce projet « d’enfer fiscal » de la Nupes, selon Gabriel Attal.
Il y a le libéralisme et la réalité à laquelle se
heurtent les agents de l’État et des millions de foyers aux abois. Dans le
champ lexical officiel, le mot austérité est un tabou. C’est pourtant cette
machine de guerre antisociale qui s’appliquera dans le budget à venir, comme
durant les années d’avant Covid. Elle saignera des secteurs publics déjà à l’agonie,
après des décennies de coupes claires, comme le rappelle le cri d’alarme des
sages-femmes, que nous relayons dans nos colonnes. Le Collège des sages-femmes
dénonce les innombrables fermetures de maternités, l’absence de considération
et de revalorisation salariale. Conséquence, 40 % des professionnels
souffrent de burn-out. Ce sont là les faits, rien que les faits.
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