La Macronie est aux abois. L’allocution du président
de la République le confirme, dans la foulée des consultations des partis
politiques. Désavoué par une majorité des Français, le chef de l’État a agité
la proposition d’un gouvernement d’union nationale comme issue à la crise qu’il
a lui-même nourrie. Avant de reconnaître que cette initiative était exclue.
Emmanuel Macron n’est pas le général de Gaulle ; le CNR qu’il envisageait est l’exact
contraire du Conseil national de la Résistance. Alors, le locataire de l’Élysée a renoué avec ses grands
classiques : le dépassement politique et des étiquettes. Or, les électeurs ont exprimé l’inverse dans les urnes le 19 juin.
Privé de coudées franches, le président a dû
reconnaître que l’heure était aux « compromis » , mais avec pour seul cadre ses
réformes. Il sait pertinemment qu’il recevra une fin de non-recevoir de la
gauche. Qu’importe, sa stratégie consiste à renvoyer désormais la
responsabilité du blocage institutionnel à ses adversaires, en les sommant
de « clarifier la part de coopération » à laquelle ils devront se soumettre. Autre
enseignement de son discours éclair : l’« union » qu’il appelle
de ses vœux n’exclut pas
la force toxique qu’est le
Rassemblement national. Depuis dimanche soir, les lieutenants de LaREM ne
cessent d’adresser de grossières œillades aux 91 députés de l’extrême
droite.
La palme de l’indécence revient au député Éric Woerth.
Toute honte bue, il a laissé entendre qu’il préférerait que la présidence de la
commission des Finances échoie au RN et non à la Nupes, qui est pourtant le
courant d’opposition le plus fort. « Les insoumis ont visiblement en tête de faire du contrôle fiscal. Ce que je n’ai pas entendu au Rassemblement national », a-t-il avoué. Plutôt
Hitler que le Front populaire, en somme. Ce n’est plus de la tambouille, c’est
un tapis rouge déroulé à l’extrême droite. On savait avec ce scrutin le « front républicain » mort ; il est bel et bien enterré désormais.
Avec un tel marchepied, voilà l’extrême droite
propulsée pour la prochaine élection présidentielle, et même,
en cas de dissolution, pour des législatives anticipées.
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