Il est des actes qui prennent figure de symboles. Ils
dépassent le sens que leur auteur aurait voulu leur donner. Un président de la
République qui rabroue un jeune chômeur et le somme de « traverser la rue » pour trouver du travail. Des gendarmes qui
interviennent dans un lycée pour interroger une jeune fille parce qu’elle a
interpellé ce même président de la République sur les violences faites aux
femmes. Un ministre de ce toujours même président qui soutient des policiers
ayant tué une jeune femme de 21 ans en ouvrant le feu sur un véhicule. Ces
lycéens, encore, appréhendés par la police, à genoux et mains sur la tête.
Autant de faits qui résument symboliquement le sort fait aux jeunes par le
pouvoir et la société macronistes. Le président élu a beau être le plus jeune
de la Ve République, son projet de société ne fait pas des jeunes une
priorité, loin de là. Ces derniers s’en sont rendu compte, ces cinq dernières
années.
Ce n’est pas pour rien que 42 % des 18-24 ans
et 38 % des 25-34 ans qui se sont déplacés aux urnes, dimanche, ont
décidé de voter pour la Nupes, selon un sondage Ipsos et Sopra-Steria. Dans les
propositions de la gauche unie, ces jeunes retrouvent les aspirations qui sont
les leurs autour des problématiques de l’emploi, du climat, du féminisme, de
l’antiracisme, comme le prouve une récente enquête de l’Humanité
magazine. Ce soutien clair et net des jeunes à la Nupes fait d’autant plus
ressortir celui des plus âgés au parti du président. Ce dernier rassemble
38 % des votants de 70 ans et plus. Pour le chef de l’état, l’enjeu
est donc d’éviter que les jeunes s’emparent du second tour. Pour lui, le taux
d’abstention des 18-24 ans et des 25-34 ans, respectivement à
69 % et 71 %, est une bonne nouvelle.
Ces jeunes peuvent faire la décision, dimanche. Ce
sont eux qu’il faut convaincre de mettre en adéquation leurs aspirations avec
leurs bulletins de vote. Le plan d’urgence pour la jeunesse de la Nupes propose
notamment une garantie d’autonomie de 1 063 euros par
mois pour chaque jeune, pour en finir avec l’ultraprécarité. Alors que
la Macronie veut, à l’inverse, leur maintenir la tête sous l’eau encore plus longtemps, inventant les jobs payés au RSA
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