Selon les prévisions de la CGT, Total-Energies
pourrait annoncer jusqu’à 20 milliards d’euros de bénéfices sur les six
premiers mois. À ce niveau-là, on ne parle plus de rentabilité mais de
super-rentabilité. D’autant qu’en 2021, le pétrolier français avait déjà
enregistré un bénéfice net record de 14 milliards d’euros. Les poches des
actionnaires débordent d’argent. Mais ce débordement est loin d’être le ruissellement
qui profite à tous, comme essaient de nous le faire croire les libéraux.
Pour les salariés de base de l’entreprise, nada ! Les
augmentations de salaire sont a minimales et Total est inflexible quant à sa « discipline sur les coûts », basée
sur des suppressions de postes en France. Rendre de l’argent aux consommateurs ? Il ne faut
même pas y penser. Les chèques énergie ou la ristourne
sur les carburants ressemblent plus à une chiche aumône qu’à une esquisse de
redistribution.
Le cas Total-Energies est symptomatique des politiques
mises en œuvre ces dernières décennies. Des multinationales ont bénéficié de
montagnes d’argent public soit directement par le biais d’aides publiques
diverses et variées, soit indirectement, comme Total, pas le biais d’achat
d’obligations par la BCE. Sans aucun contrôle de l’utilisation de cet argent,
bien entendu. Ce sont les mêmes entreprises qui, au nom de la compétitivité,
refusent d’augmenter les salaires, plaidant pour des heures supplémentaires
défiscalisées, des primes non prises en compte pour la retraite ou un
intéressement minimal en guise de mesure en faveur du « pouvoir d’achat ».
C’est cette idéologie, présentée comme frappée au coin
du bon sens économique, qui a été battue en brèche. Le Rassemblement national a
parfaitement rempli son rôle de diversion politique pour que le rejet du
libéralisme autoritaire ne se traduise pas par une plus forte poussée en faveur
d’une gauche vraiment à gauche.
C’est maintenant que les masques vont tomber. La
recherche par Macron de majorités, y compris avec le RN, va rapidement se
traduire par les solutions les plus droitières. Et ce n’est pas de ce côté que
surgiront la proposition de taxer les dividendes que veut verser Total, celle
d’interdire les licenciements boursiers et de partager autrement la valeur
ajoutée.
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