Parfois, l’accélération de l’Histoire a quelque chose
de fascinant et de vertigineux. Qui aurait cru cela possible, il y a encore si
peu de temps ? Oui, qui pouvait imaginer qu’une alliance historique à gauche se
scellerait en quelques jours, sur des bases claires et solides du côté du
programme partagé ? Après EELV et le
PCF, la FI et le PS ont annoncé avoir trouvé un accord total, ce mercredi. Cette union parachève la construction d’une nouvelle union populaire de la gauche pour les législatives. Une
séquence politique inédite s’ouvre. Elle suscite un tel espoir que la prochaine
bataille électorale, les 12 et 19 juin, ne ressemblera à aucune autre.
Si beaucoup considèrent, à juste titre, que cet accord
signifie que la gauche dans son ensemble « redevient » la vraie gauche, oublions néanmoins quelques instants les schémas anciens. En vérité, et ce n’est pas moins enthousiasmant, les premières pages d’un nouveau
livre viennent de s’écrire – un livre qui peut s’avérer dense et prometteur. Une sorte de chapitre I qui
ne présage pas un futur déjà rédigé. Tout reste à construire dans la durée,
avec exigence et ambition, dans le respect des forces en présence, des
différences et des divergences sur certains sujets, reléguées à l’arrière-plan
par intérêt général.
Autant le dire. Si le conseil national des socialistes
confirme que le PS entre dans l’alliance, il s’agira d’une étape décisive dans
la clarification de la bataille idéologique et des idées à gauche. Le centre de
gravité n’est plus le libéralisme ou le « social-libéralisme », mais bien la rupture profonde avec le système. Un événement
majeur. D’abord et avant tout pour le peuple, qui attend une
gauche ferme sur ses principes.
Rien n’est impossible désormais pour répondre aux
attentes populaires et enclencher une dynamique, s’adresser aux
11 millions d’électeurs de gauche du premier tour de la présidentielle et
aux 12 millions d’abstentionnistes afin d’élire une majorité au Parlement
et battre le bloc raciste de l’extrême droite, comme le bloc libéral de la
droite représentée par Emmanuel Macron. Petit rappel : 63 % des Français espèrent que le chef de l’État réélu « ne dispose pas d’une majorité » et 44 % aimeraient le voir cohabiter avec
Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.
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