Emmanuel Macron peaufine jusqu’au moindre détail le
futur remaniement ministériel et les sacro-saintes investitures des siens pour
les législatives des 12 et 19 juin. La future désignation des candidats
par le chef suprême provoque bien des remous et des énervements. Les accords
entre les formations de gauche sont venus contrarier les plans du camp
présidentiel qui, il y a peu encore, croyait tenir un ennemi tout désigné en
l’extrême droite. C’est désormais la gauche qui agite les nuits des ténors de
la Macronie. La violence verbale de ces derniers jours ne laisse aucun doute : le choc
droite-gauche aura bel et bien lieu. Il a déjà commencé et on peut s’en réjouir.
Les vociférations valent leur pesant d’or. Accordons
d’ailleurs une palme au député parisien Gilles Le Gendre, qui compare « l’OPA » à laquelle se livrerait la France insoumise sur le
Parti socialiste à une « seconde mort de François Mitterrand. Un blasphème ». Rien de moins. Les déclarations tonitruantes contre la gauche révèlent
surtout le degré d’inquiétude qui mine les arcanes du pouvoir. D’abord, parce
que la Macronie est divisée. Les ambitions égotiques entretiennent un climat
malsain où chacun est l’ennemi de l’autre. Les désaccords entre les différents
partis qui soutiennent le président pourraient leur être fatals en juin face à
une gauche rassemblée et prête à jouer le match jusqu’à arracher la victoire.
Dans ce climat de grande fébrilité fleurissent
poncifs, clichés et autres anathèmes contre la gauche. Le possible accord entre
insoumis et socialistes ? « C’est Chavez qu’on accorde à Jaurès. Poutine avec Léon Blum », s’émeut Bernard-Henri Lévy. Risible et tellement pathétique. Rappelons aux
éditorialistes et autres experts des plateaux de télévision un temps pas si
lointain : le référendum de
2005 sur la Constitution européenne. Les
partisans du non à l’ultralibéralisme bruxellois avaient à l’époque essuyé
foudres et insultes de la part des mêmes tenants de la pensée unique qui
reviennent aujourd’hui à la charge. Gare au retour de bâton, comme en 2005, où
la grossièreté politique s’était avérée contre-productive.
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