L’accord qui semblait sur le point d’intervenir entre
les formations de gauche et écologiste serait, si c’est le cas, une nouvelle
exceptionnelle et un grand souffle d’espoir pour les salariés, pour les plus
modestes, pour l’environnement, pour le pays et la démocratie. On l’espère, on
veut y croire. Les discussions ont duré plusieurs jours, elles ont parfois été
tendues. Quoi de plus logique ? Entre ralliement à la formation dominante – la France insoumise, forte du score de Jean-Luc Mélenchon – et volonté de construction collective, il fallait trouver le
chemin. Les différences, voire les divergences sur telle ou telle perspective
programmatique, n’ont pas disparu comme par enchantement. La question des
candidatures et des sièges, dans le respect de l’influence de chaque formation,
n’appelait pas de baguette magique mais des discussions serrées et légitimes.
On peut dire alors que cet accord, ce ne serait pas : « Embrassons-nous,
Folleville », mais qu’il serait de raison. De raison, oui, mais entendons
alors le mot dans le sens que lui donnait Hegel : « Il faut voir la raison comme la rose sur la croix de l’expérience. » L’expérience, c’est des années de division des forces
de gauche et de progrès, d’attentes populaires déçues, de soumission aux idées
de droite et d’extrême droite, d’abaissement du Parlement, d’arrogance du
président sur fond de cadeaux aux plus riches.
La raison, ce n’est pas la raison sèche et
calculatrice, l’esprit de boutique. Ce serait une nouvelle donne, ici et
maintenant. Dès ce lundi, dans le parti d’Emmanuel Macron, on se mettait en
devoir de répondre, sur la défensive, en accusant le PS et EELV de renier leurs
valeurs. Chacun a très bien compris ce que voudrait dire Mélenchon, premier
ministre. Imposer à Emmanuel Macron une cohabitation avec un gouvernement
représentatif des formations de la Nouvelle Union populaire écologique et
sociale. La majorité des Français la souhaitent. Le pouvoir prend l’hypothèse au
sérieux. Il serait dur d’échouer maintenant. Qu’on nous pardonne de citer
encore Hegel : « Rien de grand ne s’est accompli dans le monde sans passion. »
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