Le candidat communiste à la présidentielle a plaidé,
ce jeudi lors d’une conférence de presse, pour « tout mettre en œuvre », quitte à « durcir les sanctions », afin d’« isoler le dirigeant Poutine » et « le forcer à venir s’asseoir à la table des négociations ». Il a également mis
sur la table des propositions pour préserver le pouvoir d’achat des
Français.
Dans une campagne présidentielle bousculée par la
guerre en Ukraine, le candidat communiste, Fabien Roussel, a appelé à des « sanctions
fermes et fortes » pour contraindre le président Russe à la négociation, dont le préalable ne peut être qu’un cessez-le-feu. Alors que Vladimir Poutine a affirmé
jeudi, lors d’un entretien téléphonique avec Emmanuel Macron, « sa très grande détermination » à poursuivre
son offensive, dont le but est « de prendre le contrôle » de tout le
pays, selon l’Élysée, Fabien
Roussel a mis en garde contre le piège de l’escalade.
« La France a une voix originale à porter pour affirmer que la solution n’est pas militaire », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse
spécialement convoquée. Et ce quitte à « durcir les sanctions politiques, diplomatiques et économiques » déjà prises, notamment en réquisitionnant les avoirs des oligarques russes, et « jusqu’à prendre le risque de ne plus s’approvisionner en gaz
russe », afin de « ne pas
inscrire cette guerre dans un temps long ». « Il faut tout mettre en œuvre, a insisté le député du Nord,
pour d’un côté apporter la solidarité au peuple ukrainien et de l’autre obtenir un cessez-le-feu le plus rapidement possible et empêcher
l’embrasement du conflit, l’escalade guerrière à l’échelle de l’Europe et de
l’Otan ».
Ainsi, pour le candidat, « l’objectif doit être d’isoler le dirigeant Poutine pour le forcer à venir s’asseoir à la table des négociations » après son offensive, « acte sans précédent à l’échelle de ce XXIe siècle ». Le tout « le plus
rapidement possible », au moins dans la perspective « d’un cessez-le-feu humanitaire permettant aux civils de
partir ». Le vote de
la résolution de l’ONU est ainsi jugé comme un « signe
positif » qui montre « à quel point
(le président russe) est isolé ». L’enjeu est d’éviter, a souligné le candidat, de se trouver pour la « première fois dans
une situation d’affrontement
entre des pays qui détiennent
l’arme nucléaire » car « par le jeu complexe des alliances, comme disait Jean
Jaurès en 1914, l’escalade guerrière et
militaire peut vite se mettre en route et devenir incontrôlable » et « le risque de 3 e guerre mondiale est réel ».
Au lendemain de l’allocution d'Emmanuel Macron
annonçant la tenue la semaine prochaine à Versailles d’un sommet des chefs
d’État pour que « la défense européenne franchise une nouvelle étape », c’est une tout autre logique qu’a défendue Fabien Roussel. « Je souhaite
que la France demain, avec une nouvelle majorité et un nouveau président de la
République, œuvre de toutes ses forces pour une Europe de la
paix garantissant la sécurité collective de tous sur le continent », a-t-il
indiqué, jugeant nécessaire « une nouvelle
alliance impliquant l’ensemble des pays d’Europe » selon les principes à « actualiser » du Traité de Paris de 1990, plutôt qu’une augmentation des dépenses militaires qui « rendrait cette poudrière encore plus forte ».
Quant à la situation des réfugiés, le député du Nord
estime que « l’ensemble des pays de l’Union européenne ont la
responsabilité de faire vivre le droit d’asile ». « Certains défendent à droite et à l’extrême droite le
principe d’une Europe forteresse avec des murs et des barbelés pour empêcher les réfugiés d’y entrer, on voit les limites de leur discours. Comme
si aujourd’hui il était possible de trier les réfugiés en fonction des guerres
et des pays où elles se déroulent », a-t-il fustigé en référence aux
conflits en Syrie, en Afghanistan ou au Yémen. Il a également annoncé que son
parti prendrait « sa part » dans la solidarité, notamment en mettant en relation via son site internet des volontaires
pour accueillir des familles avec des associations.
Enfin, alors que le pouvoir d’achat des Français
risque de pâtir de l’inflation liée au conflit, le prétendant à l’Élysée plaide
pour « mettre les
moyens » afin d’assurer « notre souveraineté énergétique,
alimentaire, sanitaire et industrielle » et « sortir les produits essentiels des logiques spéculatives et de profit ». Il a également mis des propositions concrètes sur la table : bloquer immédiatement les prix des matières premières sur lesquelles est envisagée une forte inflation, obtenir l’engagement des banques de maintenir des taux réduits pour les prêts en plus de celui de la Banque
centrale européenne de prêter directement aux États à taux négatifs pour
maintenir les politiques d’investissement, baisser les taxes sur l’énergie et
augmenter les salaires et les retraites. « Imaginez le scandale, a-t-il invité, si on se retrouve
dans un an et que vous appreniez alors que ces importateurs de pétroles, de
gaz, de céréales affichent des bénéfices records comme nous le vivons cette
année avec les multinationales qui pendant la pandémie ont gagné de l’argent. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire