Il y a désormais trois candidats d’extrême droite
autour de 15 % dans les sondages. La sortie de Valérie Pécresse sur le « grand
remplacement » lui a fait, ipso facto, quitter le camp de la droite républicaine. Prétendre, comme elle le fait maintenant, que sa phrase visait à dire l’inverse de ce qu’elle a
vraiment dit, c’est nous prendre pour des imbéciles. D’autant plus que dans le
même discours elle affirme « vouloir des Français de cœur et pas de papiers ». Pas besoin d’une analyse sémantique pour comprendre
que la candidate LR n’est pas victime d’un procès d’intention.
Elle a choisi son terrain pour mener campagne. Celui
du pire. La fumisterie du « grand remplacement » est dangereuse et même mortelle, comme l’a prouvé la tuerie de Christchurch. En la validant
Valérie Pécresse fait sauter toutes les digues. Elle démontre que la ligne
Ciotti d’une alliance LR, RN, Zemmour a pris le pouvoir à droite. Et Macron
s’en frotte les mains. Dans son pari de second tour « moi ou l’extrême droite », il peut
maintenant inclure la candidate LR. Une stratégie à haut risque tant la banalisation médiatique des idées d’extrême droite et
la détestation du président des riches pourraient entraîner une catastrophe. C’est le
calcul de Pécresse : arriver en tête des extrêmes droites
et rafler la mise.
Pour les démocrates, l’enjeu prioritaire devrait être
de sortir le débat politique du marigot pestilentiel dans lequel il baigne. De
le ramener sur des sujets comme l’emploi, le pouvoir d’achat, la santé,
l’environnement, qui sont dans la vie des gens. De ce point de vue, la campagne
de Fabien Roussel contribue à ramener le débat sur des terrains sains. Sa
dynamique, certes modeste, mais réelle, prouve que l’on peut parler utilement
d’autre chose que des obsessions « zemmouriennes ». C’est l’ensemble du monde politique, à commencer par les
forces de gauche, qui devrait s’en réjouir et saisir la balle au bond pour quitter
le monde du « bullshit » et ramener le débat sur le
terrain des idées.
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