lundi 24 janvier 2022

« Coassements », le billet de Maurice Ulrich.



On l’a vu tomber la veste, relever ses manches, tenir le micro deux, trois heures. Il avait appelé ça le grand débat. On l’a vu répondre à un chômeur qu’il n’avait qu’à traverser la rue pour trouver un emploi, expliquer à deux autres qu’il leur fallait travailler s’ils voulaient se payer un costard… Il aime dire les choses et même la confrontation, quand c’est lui qui parle. Son esprit plane au-dessus des eaux marécageuses où coassent les grenouilles. Il y eut, avant la Révolution, un châtelain pour commander à ses paysans de battre la nuit les marais pour les empêcher de troubler sa pensée complexe ou son sommeil. Comment demander à Emmanuel Macron de participer à des débats avant la présidentielle ? Son entourage a fait savoir que non, il ne le ferait pas. Et quoi encore ? Il fait face à la crise sanitaire, il préside l’Union européenne et il devrait partager le temps de sa parole ? Car c’est ça le problème avec les débats, c’est que les autres parlent, aussi.

 

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