En toute hâte, mercredi, l’Union européenne a adopté un accord prévoyant
une réduction de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Il était
moins cinq pour faire bonne figure à l’occasion du sommet voulu par Joe Biden
en ce Jour de la Terre. Ce dernier, après les quatre années Trump de déni face
au défi climatique, a beaucoup à faire en balayant devant sa porte, mais nous
sommes loin du compte. L’engagement européen tout frais, 57% au mieux quand les
experts tablent sur 65% au minimum, n’est pas encore à la hauteur de l’enjeu
et, que ce soit aux États-Unis, ici et dans le reste du monde, pendant les
travaux, la mise à sac de la Terre continue. L’année 2020 a été l’une des plus
chaudes depuis des décennies, les météorologues estiment à 10 millions le
nombre de personnes déplacées en raison des changements climatiques.
En France, on sait le sort réservé à la convention citoyenne « nettoyée »
de ses propositions essentielles. Ce n’est pas tout. Les banques françaises
n’en ont pas fini, au contraire, avec le financement des énergies fossiles. Au
travers de leurs investissements, toujours en hausse, elles sont responsables
de l’émission de plus de 2 millions de tonnes de Co2, soit plus de quatre
fois le total des émissions de la France elle-même. Ce n’est qu’un exemple.
Au-delà, il y a autour
du climat un véritable tabou. La Terre ne brûle pas partout de la même manière.
Les 1 % les plus riches produisent deux fois plus de Co2 que la moitié la
plus pauvre des locataires de la planète. Comment ne pas remarquer ici que
l’industrie du luxe, à la pointe de la surconsommation, est aussi à la pointe
des profits, pour le bonheur de ses propriétaires ultramilliardaires. On peut
noter à ce propos que l’industrie de la mode est une des plus polluantes dans
le monde, pendant qu’on demande aux pauvres de ne pas jeter les sacs en
plastique de leur misérable viatique. Après nous le déluge, disait Louis XV. Le
déluge et le désert, c’est maintenant, mais pas pour tout le monde.
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