Le
15 février dernier, m’exprimant sur le scrutin municipal, je terminais mon
propos par ces mots : « C’est le 22 mars que l’essentiel se jouera.
Toutes les forces citoyennes, écologistes, toutes celles et tous ceux,
attaché-e-s aux valeurs d’une gauche qui s’assume, qui s’opposent aux graves
dérives clientélistes, qui refusent de voir Romainville devenir un docile
relais d’une politique régressive, doivent impérativement se rassembler afin
d’ouvrir une perspective victorieuse… » Le 22 mars nous étions confinés…
Ce sera donc le 28 juin ! Nous ne sommes donc ni dans le bricolage ni dans
l’improvisation.
C’est
évidemment avec une grande satisfaction que j’ai pris connaissance de la fusion des
listes « Autrement » et « Romainville à vivre », ayant respectivement
obtenu, 28,50% et 26,12% des voix. Rome ne s’est pas faite en un jour,
Romainville non plus. Sans revenir sur certains vestiges qui attestent de
l’influence romaine sur notre commune, à l’abolition des privilèges qui priva
le marquis de Ségur de sa seigneurie, ou encore à la perte du Bois de
Romainville, dont les 2000 habitants font sécession en 1867 pour créer la
commune des Lilas, je tiens seulement à préciser que l’histoire de notre ville
n’a pas commencé en 2001. J’ai vu Romainville bouger, changer, se transformer,
au fil du temps. Quoi d’étonnant ? Et comme je l’ai souvent écrit, c’est une
histoire faite « d’ombres et de lumières. »
Je
constate que la liste Romainville Unie dit assumer le bilan de la majorité
sortante, contrairement à ses écrits récents. Elle assume donc les grands
manquements en matière de démocratie et le non-respect des droits de
l’opposition municipale. Une politique d’aménagement et d’urbanisme sans ligne
directrice et sans vision. Le bétonnage de la ville et la disparition des
espaces publics. C’est plus clair et j’en prends acte. Notre ville est
aujourd’hui face à des défis qui nécessitent que soit tournée la page d’une
majorité, enfermée dans ses certitudes, et ses réponses surannées. Il est
d’ailleurs assez cocasse de voir ces mêmes élu-e-s reprocher aux listes
« Autrement » et « Romainville à vivre » de n’être animées
que par la conquête du pouvoir, alors qu’ils, qu’elles, en sont les détenteurs
et souhaitent le conserver « quoi qu’il en coûte ». Ce qui est
parfaitement compréhensible, en démocratie. Cependant, ce sont les électrices
et les électeurs qui auront, dans le calme et en toute sérénité, à faire le
choix entre « l’ancien et le nouveau », le 28 juin prochain.
Romainville
a besoin d’audace et de renouveau, d’une équipe capable d’incarner le
changement. Nos concitoyens souhaitent parler de l’avenir de leur ville, de
quoi celui-ci sera fait demain, plutôt que d’entendre un discours ressassant un
passé vieux de vingt ans, ne parlant plus à grand monde, et accompagné d’un
vocabulaire comparable au climat de guerre froide du siècle dernier. Romainville
et ses habitants méritent mieux. Une campagne électorale, ce n’est pas entonner
un chant guerrier. Elle a besoin d’échanges sur les projets respectifs des uns
et des autres. Le débat démocratique a tout à y gagner.
Pour
ma part, je ne suis habité par aucune haine. J’ai toujours préféré les
arguments aux propos blessants, amers et vengeurs, frisant la caricature et
le ridicule. Qu’y-a-t-il de plus neuf, qu’une gauche qui s’assume, dans sa
diversité, et dans ses rapports avec les mouvements citoyens ? Y-a-t-il
plus grande richesse, que ces candidates et candidats qui partagent ensemble
les belles valeurs humaines qui s’appellent dévouement, courage, générosité, désintéressement…et
bonté ? Est-ce cela que craignent nos opposants à ce scrutin municipal, qui
en arrivent à perdre tout sang- froid. Le pouvoir affole-t-il à ce point ?
Nous
venons de vivre une période, où nous avons été plongés dans l’inconnu. Elle a
été une épreuve et avec plus ou moins d’intensité, elle restera un traumatisme qui laissera des traces. Il y
aura des plaies à panser. Nous allons au-devant de crises multiples, et nous ne
devons surtout pas laisser les forces qui en sont les responsables continuer
leur œuvre. Il ne s’agit pas de reprendre, de recommencer, de repartir comme
avant.
« Pas
comme avant » pour « les biens communs » que nous avons en
partage ou qui mériteraient de l’être. Le premier de ces biens communs à venir à
l’esprit, est celui de la planète. Et par les temps qui courent évidemment la
santé, et plus précisément l’hôpital et ses personnels qui méritent le respect,
mais surtout une réponse conséquente à leurs revendications. Et puis, de
l’espace vert au bas de la cité, jusqu’à l’eau, si précieuse, il y a une
myriade de biens communs, à protéger, à promouvoir, à conquérir. « Pas
comme avant » pour les services publics qui ont fait la preuve de leur
efficacité, et qu’il convient de défendre et développer. « Pas comme avant »,
dans la protection des plus modestes et des plus fragiles. Celles et ceux pour
qui le confinement a bouleversé les vies, tant professionnelles, sociales, que
personnelles et familiales. « Pas comme avant » pour les jeunes et
les étudiants, alors qu’il y a urgence à s’ouvrir à leur parole, à leurs
envies, à leurs actions pour des droits nouveaux favorisant leur autonomie.
C’est
en partant du local, d’élu-e-s en prise avec
le réel, qu’il sera possible d’obtenir des avancées positives. Loin des
postures et des discours d’intention, la liste « Romainville à vivre
Autrement Ensemble » conduite par François DECHY est porteuse de cette
ouverture aux autres et en capacité de faire renaître l’espoir. Cette raison
d’espérer s’expriment dans les élans de solidarité, de générosité qui ont éclos
un peu partout. Ces moments de confinement ont été ceux du partage.
« CHACUN CHEZ SOI, MAIS PAS CHACUN POUR SOI ». Nos concitoyens, en grand
nombre, ont été capables de choses formidables qui donnent envie d’aimer
l’humanité.
« Être
à l’écoute » nous dit le communiqué publié par les listes
« Autrement » et « Romainville à vivre » ! Combien de
choses commencent par-là : dans cette disponibilité à entendre ce que l’on
vous dit ? N’est-ce pas d’ailleurs ce que reprochent les gens aux marchands
d’illusions : Ne pas savoir écouter ? Or écouter quelqu’un, ses
difficultés, sa détresse, ses mots, c’est déjà, avant même d’y répondre,
reconnaître sa dignité de personne. Écouter l’autre en respectant ce qu’il dit,
cela veut dire l’entendre, c’est à dire s’efforcer de lui être utile, d’être
efficace pour l’aider à résoudre le problème qu’il pose. Avec la volonté de
faire naître la solidarité, l’union là où il n’y avait, d’abord qu’isolement,
découragement et résignation. Je peux en témoigner, les citoyens de notre
ville, dans leur diversité, aspirent à dire leur mot, à décider de ce qui les
concerne, sans être ni « manipulés », ni « récupérés ».
Cela
implique une autre conception, de la démocratie fondée sur la reconnaissance
primordiale du citoyen. Pour que la « politique », au sens le plus noble
du terme, retrouve ses couleurs, pour qu’elle passionne, qu’elle enthousiasme,
il faut qu’elle change elle-même : en n’ignorant plus les citoyens. Et tout
commence par la commune, ce foyer « naturel » de la démocratie. « S’engager »,
redevient à mes yeux l’un des plus beaux mots de la langue française. Car, ils
ne manquent pas, ces combats à mener, pour s’agrandir, pour se hisser, pour
s’attacher à changer ce qui doit l’être, pour la solidarité la justice sociale
et inséparablement la transition écologique.
Au
nom des valeurs et des combats qui ont jalonné ma longue vie de militant et
d’élu, le 28 juin, je ferai le choix de l’avenir avec la liste que conduit
François DECHY et sur laquelle figure Sofia DAUVERGNE. Une page se tourne,
écrivons-là ensemble. Le 28 juin c’est la saint-Irénée. Le dicton ne dit-il pas :
« Le jour de la saint-Irénée, c’est l’un des plus beaux de l’année »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire