Pour les communistes l'intervention d'Emmanuel Macron ce soir
n'est pas à la hauteur d'une crise historique. Au-delà de l'annonce d'un
déconfinement le 11 mai, où sont les mesures fortes tant attendues ? Où est la
rupture avec les politiques conduites ces dernières décennies ?
La poursuite nécessaire du confinement pour quatre semaines
supplémentaires ne s'accompagne pas de mesures permettant de répondre efficacement
à la crise et aux difficultés de nos concitoyens alors que la précarité et la
pauvreté s'aggravent chaque jour dans notre pays. Derrière les paroles, notre
pays, parmi les premières puissances mondiales, ne dispose toujours pas d'une
stratégie pour fournir toutes les protections nécessaires à la population et
aux salariés.
La priorité devrait porter sur la production et la mise à
disposition de matériels de protection et de tests en grand nombre, permettant
d'engager un processus de déconfinement maîtrisé ainsi qu'une grande politique
de prévention. Les malades devraient être isolés dès maintenant. Cela ne peut
pas s'envisager sans un renforcement de la démocratie sanitaire, permettant aux
salariés et aux élus de faire valoir leurs propositions et d'exercer si besoin
leur droit de veto.
Les activités non essentielles devraient être totalement
arrêtées. Il n'est pas possible d'affirmer que l'on veut protéger les
populations et laisser en même temps le patronat faire repartir la production
dans des secteurs qui ne sont pas immédiatement vitaux pour le pays.
Alors que notre système de santé est durement éprouvé, les
moyens prévus pour le renforcer sont très insuffisants. Quant à l'aide
financière annoncée pour les plus précaires, aucun montant précis n'est avancé
alors même que les difficultés financières de nos concitoyens s'aggravent
chaque jour. Pourtant, des collectivités comme le Département du Val-de-Marne
ont su concrètement renforcer les aides sociales. En outre, le recours à une
application numérique pour tracer les malades n'est pas une priorité sanitaire
et comporte des risques importants pour les libertés.
Rien ne justifie par ailleurs la poursuite des mesures
dérogatoires au droit du travail : elles doivent être abrogées. Les réformes
des retraites et de l'assurance chômage définitivement abandonnées. Il faut en
finir définitivement avec l'austérité budgétaire en France et en Europe et
mettre un terme aux cadeaux sans limites aux actionnaires et aux grandes
fortunes.
Ce soir, le président de la République a tenu à exalter les
valeurs de la Révolution française. Ce ne sont que des mots dès lors que l'on
n'engage pas les ruptures indispensables pour répondre à la crise et s'attaquer
enfin à ses causes, en commençant par la mise en débat d'une nouvelle loi de
santé publique construite avec les personnels et un véritable plan de relance
industrielle et de recherche ainsi que de nouvelles coopérations en France, en
Europe et dans le monde, libérées de la domination des marchés financiers.
Parti Communiste Français
Lundi 13 avril 2020.
Lundi 13 avril 2020.
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