Depuis
de très longues années, personnels de l’hôpital, usagers, syndicats, élu-e-s,
particulièrement les communistes, ont alerté, manifesté pour contre la saignée
dont l’hôpital public était victime. Lorsque ce n’était pas le silence, les
ministres successifs sortaient de leurs dossiers l’argument imparable :
« Regardez cette année, L’ONDAM a augmenté de 2,1%, 2,3%... ONDAM,
QUÉSACO ?
Un rappel est utile. L’Objectif National de Dépenses d’Assurance
Maladie, ce fameux ONDAM, a été créé en 1996 par le gouvernement Juppé. C’est au travers de cet instrument qu’est planifiée l’austérité budgétaire de
l’hôpital. Celui-ci est fixé chaque année par la Loi de Financement de la
Sécurité Sociale (LFSS). Il sert de cadre à la politique de santé, en
définissant le montant des dépenses que la collectivité doit prendre en charge.
L’ONDAM comporte des sous-objectifs, dont celui des hôpitaux. L’ONDAM, augmente
chaque année, mais beaucoup moins que l’évolution « naturelle » des
dépenses des hôpitaux, qui s’accroissent pour suivre les besoins de santé de la
population. La hausse de leurs besoins tourne autour de 3,5% par an, alors que
la hausse de l’ONDAM est bien inférieure. En moyenne 2,3% durant la dernière
décennie. Cet « instrument » a donc bien été créé pour contenir les dépenses
de santé. L’écart entre ces deux chiffres représente 8,7 milliards d’économies,
sur le dos de l’hôpital. Une cure d’austérité qui s’est fortement intensifiée
depuis 2012.
Merci François Hollande, merci Emmanuel Macron ! Ce sont donc
bien les gouvernements qui se sont succédés qui sont responsables de l’état
dans lequel s’est trouvé l’hôpital public pour affronter l’épidémie. Il ne
suffira pas de promettre des « jours heureux », il faudra d’énormes
moyens pour redonner à notre hôpital public la place qui doit être la sienne
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