samedi 18 avril 2020

En 10 ans : 8,7 milliards d’économies. Comment l’État a dépouillé l’hôpital !



Depuis de très longues années, personnels de l’hôpital, usagers, syndicats, élu-e-s, particulièrement les communistes, ont alerté, manifesté pour contre la saignée dont l’hôpital public était victime. Lorsque ce n’était pas le silence, les ministres successifs sortaient de leurs dossiers l’argument imparable : « Regardez cette année, L’ONDAM a augmenté de 2,1%, 2,3%... ONDAM, QUÉSACO ? 


Un rappel est utile. L’Objectif National de Dépenses d’Assurance Maladie, ce fameux ONDAM, a été créé en 1996 par le gouvernement Juppé. C’est au travers de cet instrument qu’est planifiée l’austérité budgétaire de l’hôpital. Celui-ci est fixé chaque année par la Loi de Financement de la Sécurité Sociale (LFSS). Il sert de cadre à la politique de santé, en définissant le montant des dépenses que la collectivité doit prendre en charge. 


L’ONDAM comporte des sous-objectifs, dont celui des hôpitaux. L’ONDAM, augmente chaque année, mais beaucoup moins que l’évolution « naturelle » des dépenses des hôpitaux, qui s’accroissent pour suivre les besoins de santé de la population. La hausse de leurs besoins tourne autour de 3,5% par an, alors que la hausse de l’ONDAM est bien inférieure. En moyenne 2,3% durant la dernière décennie. Cet « instrument » a donc bien été créé pour contenir les dépenses de santé. L’écart entre ces deux chiffres représente 8,7 milliards d’économies, sur le dos de l’hôpital. Une cure d’austérité qui s’est fortement intensifiée depuis 2012. 


Merci François Hollande, merci Emmanuel Macron ! Ce sont donc bien les gouvernements qui se sont succédés qui sont responsables de l’état dans lequel s’est trouvé l’hôpital public pour affronter l’épidémie. Il ne suffira pas de promettre des « jours heureux », il faudra d’énormes moyens pour redonner à notre hôpital public la place qui doit être la sienne

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