Dans
cette crise sanitaire mondiale comme depuis son accession à la Maison-Blanche,
Donald Trump est une boussole. Il nous montre presque systématiquement la voie…à
ne pas suivre. Sa critique, pire encore, son choix d’affaiblir l’Organisation
Mondiale de la Santé (OMS), en retirant 500 millions de dollars de la
contribution de son pays, prennent l’histoire à rebours. Ce geste nous dit à quel
point le patriotisme et le nationalisme, loin d’être synonymes, peuvent être
antonymes. La diffusion mondiale du coronavirus nous a appris que, quelle que
soit notre situation sur le globe, nous sommes tous dépendants les uns des
autres. D’une certaine manière, la santé est par nécessité un bien commun
mondial. Or, comment gérer un bien commun autrement que grâce à un outil commun ?
Même imparfaite, l’OMS en est un. Tout indique que nous avons besoin d’une
instance internationale forte, permettant de comprendre rapidement la nocivité
d’un virus, d’y réagir de façon coordonnée. De façon solidaire également.
Car
le problème de la France, État riche qui n’a pas pris la mesure de l’épidémie et
qui a sciemment déconstruit les moyens d’y répondre, n’est pas tout à fait le
même que ceux qui n’ont ni ressources matérielles ni financières pour faire
face. Aider les pays les plus fragiles pourrait être une des missions d’une
OMS refondée. Refondée et renflouée. Ce n’est évidemment pas en supprimant les
ressources du pot commun que l’on atteindra cet objectif. Il semble avoir
échappé à Donald Trump que l’intérêt des américains est que l’épidémie s’éteigne…partout.
Leur intérêt est donc la solidarité.
L’impératif,
fondé, de souveraineté souvent avancé ne saurait justifier un isolement
mortifère. Être souverain n’empêche nullement d’être solidaire, l’un devrait
même conduire à l’autre. En matière sanitaire, comme en tout domaine, l’internationalisme
comme horizon et le multilatéralisme comme moyen devraient donc s’imposer. C’est
l’une des matrices du monde de demain. La place subalterne que beaucoup s’accordent
à faire jouer à l’ONU dans cette période montre cependant le long chemin qu’il
reste à parcourir.
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