Non, ça ne passe pas ! Ça ne passe pas quand Emmanuel Macron téléphone
lui-même à Danièle Obono, après la publication d’une fiction par
l’hebdomadaire Valeurs actuelles représentant la députée de la
France insoumise en esclave. La condamnation du monde politique serait unanime.
Admettons, quand bien même certaines déclarations ont les allures de politesses
de crocodiles.
Mais le président de la République aurait-il oublié qu’il accordait, il y a
moins d’un an, une très longue interview au même journal lors d’un voyage de
retour de La Réunion en déclarant à cette occasion : « C’est un très
bon journal, il faut le lire pour savoir ce que pense la droite » ? Il ne
le savait pas quand, au fil de ses unes, Valeurs actuelles martèle
depuis des années les mêmes thématiques, de la droite peut-être, mais surtout
de ses extrêmes ? Aurait-il oublié aussi une certaine rencontre, auparavant,
avec Philippe de Villiers suivie par un photographe et un seul journaliste,
de Valeurs actuelles où ont également défilé Marlène Schiappa,
Gérald Darmanin, Jean-Michel Blanquer ? Une légitimation en bonne et due forme.
Non, ça ne passe pas quand la direction de l’hebdomadaire, tout en feignant
de présenter devant le tollé ses excuses à la députée, « qui a pu être
choquée », ne fait que renouveler les raisons de son choix. L’objectif
aurait été de montrer que l’esclavage n’a pas été le fait unique des blancs. Et
alors ? C’est censé laver plus blanc ? Ça autorise à proposer aux lecteurs et à
l’opinion qui y est le plus disposée le fantasme d’une élue de la nation, de la
République, nue et enchaînée ? Manière de dire, n’est-ce pas, qu’elle l’aurait
bien cherché ? Ce n’est pas du racisme, assure l’hebdomadaire qui a fait d’Éric
Zemmour, condamné déjà pour incitation à la haine raciale et poursuivi à
maintes reprises pour les mêmes raisons, son homme de l’année il y a trois
semaines.
Ça ne passe pas mais, ce
qui se passe, c’est la dérive, toujours plus à droite des débats politiques
nationaux. La volonté de rééditer le second tour de 2017 qui est celle
d’Emmanuel Macron n’y est pas pour rien et ça, Valeurs actuelles l’a
très bien compris et reçu cinq sur cinq.
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